Allergies : un enfant décède après avoir mangé une crêpe
Un petit garçon de six ans est mort jeudi 29 mars après avoir mangé une crêpe cuisinée avec du lait. Il était allergique aux produits lactés.
Un élève de grande section de maternelle est mort d'un choc anaphylactique jeudi 29 mars dans une école du Beaujolais, a indiqué le parquet de Villefranche-sur-Saône. Le petit garçon fêtait le carnaval avec ses camarades et s’est vu proposer une crêpe, cuisinée par le personnel de l’établissement de manière traditionnelle – avec du lait. Il était allergique aux produits laitiers, mais il avait l’habitude de manger des crêpes à l’eau chez lui, et ne s’est pas rendu compte du danger.
L’autopsie réalisée le lendemain a confirmé l’hypothèse du choc anaphylactique, d’après Sylvain Cordesse, procureur de Villefranche-sur-Saône. Qui a par ailleurs indiqué que c’était la maîtresse de l’enfant qui lui avait proposé la crêpe. Pourtant, "son régime alimentaire était connu" du personnel de l'école, selon le procureur. Le parquet de Villefranche-sur-Saône a ouvert une enquête pour déterminer les responsabilités du personnel et de l'enseignante dans la mort de l’élève.
3,8% des adultes et 6,2% des enfants atteints d’allergies alimentaires
Une allergie alimentaire est une réaction disproportionnée de notre corps à un allergène normalement inoffensif. Cela peut être un aliment ou un additif alimentaire. L'allergie peut apparaître progressivement ou dès la naissance. D’après l’Agence Française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), 3,8% des adultes et 6,2% des enfants en âge d’aller à l’école en sont atteints.
Quand l'allergie alimentaire est progressive, cela commence généralement par une phase de sensibilisation. L'organisme entre en contact une première fois avec l'allergène, comme une cacahuète. Le système de défense mémorise alors qu'il y est sensible. À cet instant précis, il n'y a aucun symptôme, mais tout est prêt pour déclencher la réaction allergique. Dès que la personne ingère de nouveau l'allergène, le système de défense s'emballe. Des cellules (mastocytes) reçoivent le signal et libèrent de l'histamine, la substance inflammatoire qui provoque les symptômes.
Allergies : comment prévenir les chocs anaphylactiques ? Entretien avec le Dr Florence Trébuchon et le Dr Gérald Kierzek diffusé le 16 mai 2015.
Quand l'allergie est présente dès la naissance, il n'y a pas de phase de sensibilisation. La réaction peut être violente dès le départ. Des travaux ont montré que les globules blancs du système de défense de certains enfants sont suractivés pour une raison inconnue. Ils produisent trop de molécules pro-inflammatoires responsables des signes de l'allergie. Les lèvres, la langue, les paupières, le pharynx et le larynx peuvent alors se mettre à gonfler jusqu'à bloquer les voies respiratoires. C'est l'œdème de Quincke. Il s'agit d'une urgence médicale.
Pour s'informer : Association Française pour la Prévention des Allergies (AFPA)
Qu’est-ce qu’un choc anaphylactique ?
D’après l’Association française pour la prévention des allergies, "l’anaphylaxie, ou choc anaphylactique, est une urgence médicale grave causée par une réaction allergique immédiate et généralisée : il y a risque de mort si on n’intervient pas rapidement. C'est une réaction rapide et violente (5 à 20 min)". Le traitement consiste en une injection immédiate d’adrénaline suivie d’une surveillance en milieu hospitalier.