Allergies aux pollens : comment se protéger ?
Les conditions météorologiques exceptionnelles de ce mois de février ont accéléré l'arrivée des pollens.
Autour de la Méditerranée, le risque d'allergie est déjà considéré comme "très élevé" à cause des pollens de cyprès et "élevé" pour ceux de frêne selon le dernier bulletin du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Dans le sud-ouest, le niveau d'alerte est jugé élevé pour les pollens de cyprès, moyen pour les pollens d'aulne et de noisetier et faible pour les pollens de graminées et de peuplier. Sur le reste de la France, ce sont essentiellement les pollens de noisetier et d'aulne qui prolifèrent. Et les méfaits des pollens sont renforcés par les pics de pollution aux particules fines dans plusieurs villes. Un cocktail détonant.
Le Pr Jocelyne Just, pneumologue à l'hôpital Trousseau (AP-HP) a répondu aux questions du Magazine de la santé.
- Quels sont les dangers des pollens pour la population générale ?
Pr Jocelyne Just : "C'est surtout pour les patients allergiques que c'est dangereux. Au mieux, ça va donner de la rhinite, c'est-à-dire le nez qui coule, des éternuements mais ça peut aussi donner de l'asthme, voire des allergies alimentaires parce que certains pollens ont une parenté avec des aliments et on peut avoir des allergies alimentaires lorsqu'on a une allergie au pollen."
- Y a-t-il des précautions à prendre pour les patients allergiques ?
Pr Jocelyne Just : "Oui. Il faut tout d'abord essayer de ne pas faire de sport pendant ces périodes ensoleillées au cours desquelles le risque de pollens est le plus élevé car le fait de respirer vite fait que l'on inhale plus de pollens, et donc on va être davantage malade. Il faut bien prendre son traitement si on est un allergique déclaré. Quand on rentre chez soi le soir, il faut aussi se laver les cheveux parce qu'on a du pollen dans les cheveux et donc on risque de dormir avec. On peut aussi conseiller de mettre une casquette et des lunettes pour les patients qui ont des conjonctivites allergiques."
- Existe-t-il des outils de gestion de ces pics de pollens ?
Pr Jocelyne Just : "Les patients peuvent être alertés du compte de pollens dans l'air par certaines applications qui sont téléchargeables gratuitement. On peut demander conseil à son pneumologue ou son allergologue."
- La pollution de l'air est-elle un facteur aggravant de la pollinisation ?
Pr Jocelyne Just : "Oui, la pollution est un facteur aggravant parce que le fait d'inhaler à la fois des pollens et des particules va faire que vous avez un risque de faire de l'asthme beaucoup plus élevé que si vous inhalez uniquement le pollen ou la particule. Et la pollution atmosphérique rend les pollens plus allergisants. Enfin, le réchauffement climatique fait que la saison pollinique est plus longue, et donc vous êtes exposé plus longtemps. Tout cela fait un cocktail qui n'est pas bon pour le nez et pour les bronches."