Présidentielle : les allergologues montent au créneau
Face à l'impressionnante augmentation des allergies, le Syndicat français des allergologues (Syfal) interpelle les candidats à l'élection présidentielle afin qu'ils proposent un plan d'envergure pour pouvoir lutter contre ces maladies chroniques.
Les médecins allergologues ont appelé le 20 mars les candidats à l'élection présidentielle à mettre la lutte contre les allergies et, de façon plus générale, la santé environnementale, "au cœur" de leurs programmes, sous peine d'atteindre une "situation critique".
"Près de 30% de la population française" souffre d'une ou plusieurs allergies, une proportion en forte augmentation. Or "il ne s'agit pas de maladies bénignes" et elles restent "sous-diagnostiquées en raison de la reconnaissance insuffisante dont elles font l'objet", souligne le Syndicat français des allergologues (Syfal) dans un communiqué, à la veille de la journée française de l'allergie.
"Il est indispensable de prendre en compte la mesure de cette situation pour mieux en anticiper les conséquences sanitaires et économiques. Les questions liées à une meilleure prise en charge des allergies et à l'amélioration de la santé environnementale doivent être au cœur des projets des candidats à l'élection présidentielle", juge Isabelle Bossé, présidente du Syfal, qui évoque "une situation critique" si rien n'est fait. Aussi, ces médecins allergologues demandent aux candidats de prévoir un "Plan allergies", qui inclurait la création d'un Observatoire des allergies, une accélération de la lutte contre la pollution de l'air, une meilleure information de la population sur les risques liés à cette maladie ou encore un renforcement des crédits de recherche dans ce domaine.
Les particules fines favorisent et augmentent les allergies
D’après un sondage IFOP dévoilé ce 21 mars par l’association Asthmes et Allergies, 34% des personnes interrogées ont déclaré présenter une allergie respiratoire.
Si les maladies allergiques ont des bases génétiques, c’est la pollution atmosphérique (particules fines, diesel), la pollution intérieure (acariens, moisissures, poils d’animaux) ainsi que le tabac qui favorisent le plus leur apparition. De nombreuses études épidémiologiques ont démontré que les habitants des villes sont plus exposés aux allergies que les habitants des campagnes.
Pourquoi ce paradoxe ? En raison de la pollution extérieure. Des travaux ont mis en valeur que certains polluants peuvent casser la structure externe du grain de pollen et ainsi libérer l’allergène. De plus, ce phénomène peut également fragmenter les grains de pollens qui pénètrent ainsi plus facilement dans le système respiratoire. Bien plus petits que des grains de pollens (entre 20 et 40 micromètres), ces fragments sont similaires en taille aux particules fines (entre 0,5 et 4,5 micromètres). Enfin, certains polluants augmentent la sensibilité à différents allergènes.
Les allergies respiratoires sont souvent multifactorielles, c'est pourquoi elles sont aussi mal diagnostiquées. Les allergologues réclament donc plus de moyens en matière de recherche, de prévention, ainsi que de lutte contre la pollution.