Cancer du pancréas : des inégalités de prise en charge
Le cancer du pancréas est aujourd'hui l'un des plus agressifs. À cinq ans, le taux de survie n'est que de 10%. Un chiffre qui pourrait être amélioré si la détection de ce cancer était faite bien plus tôt. Or, en France, les patients n'ont pas tous la même chance de bénéficier d'un diagnostic et d'une prise en charge rapide. D'importantes disparités existent entre les territoires.
Chaque année en France, le cancer du pancréas touche un peu plus de 12.000 personnes. Des malades dont le pronostic vital est malheureusement très mauvais : cinq ans après la détection de ce cancer, à peine 10% des patients sont encore en vie. Une mortalité que l'on doit pour beaucoup au retard de diagnostic. "Ce n'est pas un infarctus mais le temps de survie des patients qui ont une maladie développée est court, précise le professeur Pascal Hammel, gastro-entérologue à l’hôpital Beaujon à Clichy (92) et spécialiste des cancers digestifs. Si l’on met deux ou trois mois à poser un diagnostic, faute d'équipes spécialisées, la maladie risque de progresser et elle devient très difficilement traitable".
Perte d'appétit, mauvaise digestion, douleur au creux de l'estomac...
La difficulté du diagnostic réside dans le fait que le cancer du pancréas avance silencieusement. Ses premiers symptômes n’ont en effet rien de spécifique : perte d’appétit, mauvaise digestion, douleur au creux de l'estomac. Ce n'est qu'une fois que la tumeur est installée qu'elle comprime le canal cholédoque qui ne peut plus acheminer la bile dans l'intestin et provoque une jaunisse ainsi qu'une coloration brune des urines. Une fois détecté, ce cancer se traite différemment selon son étendue. Une intervention chirurgicale peut être pratiquée afin d'enlever la tumeur si le diagnostic a été fait précocement. Si le cancer est avancé, une chimiothérapie est proposée, accompagnée parfois d'une radiothérapie, pour réduire le volume de la tumeur avant une éventuelle intervention.
Mais "le maillage du territoire n'est pas parfait, renchérit le Pr Pascal Hammel. Il existe des régions où l'accès aux médecins spécialistes est long. Il y a des files d'attente ou des médecins moins sensibilisés". Un vrai travail de communication, impulsé par les autorités sanitaires, est donc indispensable.