Changer son hygiène de vie pour se protéger d'Alzheimer
Ce sont des millions de cas qui pourraient être évités si chacun adoptait une bonne hygiène de vie, selon une étude publiée dans la revue The Lancet Neurology. Face à cette maladie, il faut donc adopter les bons réflexes.
En 2050, 106 millions de personnes devraient être touchées par la maladie d'Alzheimer selon des estimations réalisées en 2007. L'inquiétude est d'autant plus grande lorsque l'on constate l'ampleur de l'évolution prévue : "seuls" 30 millions de cas ont été relevés en 2010. Les chercheurs estiment que cette maladie serait à la fois liée à l'environnement et à la génétique.
Il est ainsi important de déterminer quels sont les éléments pouvant prévenir cette maladie neurologique complexe liée à l'âge. L'étude, menée par Carol Brayne, professeur de santé publique à l'université de Cambridge s'est intéressée à sept facteurs de risques ayant un lien avéré avec la maladie d'Alzheimer, le but étant de déterminer si ces facteurs avaient une influence sur la dégénérescence cérébrale que l'on cherche à éviter.
Ces facteurs sont :
- Diabète, hypertension et obésité apparus en milieu de vie
- Inactivité physique
- Dépression
- Tabagisme
- Faible niveau d'éducation
Les résultats sont clairs : si l'on réduit chacun de ces facteurs de risque de 10%, il est possible de réduire le développement de la maladie d'Alzheimer de 8,5% d'ici 2050, ce qui représente 9 millions de cas en moins. Ainsi l'étude cherche à ériger les différents facteurs d'une mauvaise hygiène de vie comme pouvant être responsables de la maladie et non pas comme simples liens pouvant être faits avec elle. D'une façon globale, un tiers des cas touchés par la maladie serait attribué à une mauvaise hygiène de vie.
Selon les chercheurs, ces différents facteurs sont liés, et réduire l'un permet d'en réduire un autre (l'activité physique va limiter les risques d'obésité, par exemple). Mais le fait que tous ces facteurs se recoupent signifie aussi qu'il ne faut pas exagérer leur influence sur la maladie neurologique : en ce sens l'étude publiée le 14 juillet 2014 s'oppose à celle menée par des spécialistes en 2011, qui affirmait qu'un cas d'Alzheimer sur deux pouvait être adopté en améliorant son hygiène de vie.
Cependant comme le déclare Carol Brayne dans un communiqué publié par l'université de Cambridge, "bien qu'il n'y ait pas qu'un seul moyen pour éviter la démence, nous serions capables de réduire les risques d'en être victimes lorsqu'on est âgé".
Enfin l'étude nous permet d'ouvrir les yeux sur le caractère multi causal de la maladie d'Alzheimer, qui n'est pas uniquement liée à des facteurs génétiques – et n'a donc pas un caractère inévitable –, mais qui peut bel et bien faire l'objet d'une prévention accrue pouvant permettre de s'en protéger.