Pompe à apomorphine : une alternative aux traitements de la maladie de Parkinson
L'alternance des phases de blocage où l'on ne peut plus marcher, et de dyskinésies, c'est-à-dire des mouvements désordonnés incontrôlés, sont une grande source de fatigue pour les patients parkinsoniens. Quand le patient a de grandes fluctuations motrices dans la journée, on peut lui proposer une pompe à apomorphine.
Avec la pompe à apomorphine, plus besoin d'avaler son traitement à heure fixe, il est délivré en permanence. Grâce à une aiguille, la pompe va automatiquement dispenser le médicament tout au long de la journée. Avec ce système d'injection sous cutané, en moins de dix minutes, l'apomorphine arrive au cerveau et contrôle en un délai très court les symptômes parkinsoniens.
"La pompe à apomorphine n'est pas un traitement que l'on propose au début de la maladie mais seulement au moment où il y a une perte d'efficacité des traitements oraux. Et au moment où cette efficacité devient discontinue sur la journée", explique le Dr Emmanuel Flamand-Roze, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. "Ainsi les patients peuvent espérer avoir un bénéfice plus continu d'un bout à l'autre de la journée, sans période de blocage et sans période de mouvements anormaux incontrôlés".
Avec ce traitement, la vie des patients est quasi normale même si la mise en place de cette pompe requiert la visite d'une infirmière deux fois par jour (la pompe est branchée le matin et retirée le soir). En apportant plus de confort aux malades, cette pompe permet aussi une meilleure observance du traitement. Les effets indésirables les plus fréquents sont des nodules sous-cutanés, suite aux injections.
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Les indications :
L'effet des traitements devient parfois fluctuant au cours de la journée. Le patient présente des phases ON, où le médicament agit et les symptômes sont diminués, et des phases OFF, où ce n'est plus le cas. Lorsque les fluctuations se majorent et que les phases OFF sont prolongées, on peut proposer une pompe. Autre indication, lorsque le patient devient trop sensible au traitement et présente des "dyskinésies", des mouvements anormaux. L'âge n'est pas une limite, contrairement à la chirurgie, ce qui en fait une alternative en cas de contre-indication à l'intervention chirurgicale.