Les complications liées au diabète sont-elles inéluctables ?
Les complications sont-elles les mêmes pour les diabétiques de type 1 et ceux de type 2 ? Après combien d'années peut-on voir des complications arriver quand on a un diabète de type 2 ? Les complications liées au diabète sont-elles inéluctables ?
Les réponses avec le Pr Jean-Jacques Altman, endocrinologue :
"Les complications du diabète de type 1 et celles du diabète de type 2 sont assez proches l'une de l'autre. Pendant longtemps, on a pensé que le diabétique de type 2 était à l'abri des complications puisque ce diabète survient beaucoup plus tard, vers la cinquantaine et malheureusement l'espérance de vie à 50 ans n'est pas de 50 ans de plus. Mais maintenant que le diabète de type 2 survient de plus en plus tôt et que la durée de vie a beaucoup augmenté, l'exposition à l'hyperglycémie est devenue très longue et les diabétiques de type 2 ont exactement les mêmes complications que les diabétiques de type 1.
"Dans le diabète de type 2, il y a une longue phase latente parce que c'est un diabète avec très peu de signes. C'est un peu le contraire du diabète de type 1 qui est très bruyant. Le diabète peut être sournois pendant une décennie voire deux décennies et malheureusement au moment où on trouve le diabète de type 2, 10% des gens ont déjà des complications. Mais cela veut dire qu'il y a eu dix ou vingt ans d'hyperglycémie méconnue. Le chiffre était de 30% dans le passé. Il y a donc eu une amélioration. On détecte le diabète de type 2 de plus en plus tôt et on agit de plus en plus efficacement.
"Les complications ne sont pas obligatoires. Il faut un bon contrôle de la glycémie, ce qu'on appelle une prise en charge globale. C'est-à-dire qu'il faut soigner en même temps la tension artérielle qui est souvent augmentée dans le diabète de type 2, le taux de cholestérol est également souvent augmenté et un trouble du comportement est à éviter, il s'agit du tabac… Ces quatre éléments s'associent. Ils doivent tous être pris en charge, cela est possible grâce à des mesures de comportement et des médicaments de plus en plus efficaces. L'obésité joue aussi un rôle. En prenant en charge tous ces facteurs, on peut limiter énormément voire éviter les complications."