Endométriose : informer les médecins pour un meilleur diagnostic
Une série de recommandations vient d’être actualisée par la Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français pour améliorer la prise en charge de cette maladie encore trop mal connue des patientes et des médecins.
"L’endométriose reste une maladie parfois mal repérée, dont la prise en charge est souvent insuffisamment coordonnée, pouvant conduire à un retard diagnostique" : partant de ce constat, la Haute autorité de santé (HAS) et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ont formulé des recommandations, régulièrement actualisées, destinées à informer les médecins des examens et des options de traitements les plus efficaces et les plus pertinents.
La dernière version de ces recommandations, publiée le 17 janvier 2018, détaille les préconisations en terme de diagnostic, de traitements, ainsi que la question des cas d’infertilité liés à la maladie.
Comprendre l’endométriose
L'endométriose est liée à la présence de tissu utérin hors de l’utérus, tissu réagissant aux hormones produites lors des cycles menstruels. Chez certaines femmes, cette réaction provoque des douleurs, chroniques ou aiguës, voire l'infertilité. Des facteurs génétiques, environnementaux, et liés aux menstruations (premières règles précoces, volume menstruel important, cycles courts) influent sur l’expression de la maladie.
"La prise en charge n'est recommandée que lorsque la patiente présente des symptômes avec un retentissement fonctionnel (douleurs, infertilité) ou lorsque la maladie affecte la vie quotidienne ou le fonctionnement d'un organe", écrivent la HAS et le CNGOF.
Rôle primordial des associations de patientes
"Depuis 10 ans, la pratique clinique a changé, la médiatisation de l'endométriose devient très importante, et les patientes sont devenues des interlocutrices très présentes grâce à des associations nombreuses et pertinentes", écrivent les rédacteurs de ces recommandations très détaillées. Selon eux, "il était important de prendre en compte ces modifications, d'établir [à destination des médecins] ce qui est justifié par les données de la médecine factuelle et de distinguer ce qui repose sur des craintes ou des croyances".
La méconnaissance de la maladie entraîne un retard diagnostic pouvant aller de six à dix ans, selon d'anciens chiffres du ministère de la Santé.
avec AFP