Souffrir d'endométriose augmenterait le risque de mort précoce : ce que l'on sait
Une étude publiée dans le British Medical Journal démontre une association entre endométriose, fibromes utérins et baisse de l'espérance de vie. On vous explique.
Quel est le lien entre endométriose, fibromes utérins et espérance de vie ? Selon une nouvelle étude, les patientes atteintes d'endométriose ou de fibromes utérins ont un risque légèrement plus élevé de mourir avant 70 ans à cause de pathologies associées, comme certains cancers.
"L'endométriose et les fibromes utérins (sont) associés, à long terme, à un plus gros risque de mortalité précoce", expliquent les auteurs de l'étude publiée dans le British Medical Journal ce jeudi 21 novembre.
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Une étude menée sur 100 000 femmes
Ce travail a été mené à partir d'une cohorte de femmes qui ont été régulièrement suivies pendant une trentaine d'années. Ce type d'étude, même s'il ne peut établir de lien de cause à effet, est généralement d'une grande solidité.
Ici, les personnes inclues dans l'étude sont 100 000 infirmières américaines, dont l'état de santé a été mesuré tous les deux ans depuis 1989.
A partir de ces données, les chercheurs ont établi que les patientes atteintes d'endométriose et de fibromes utérins risquaient un peu plus souvent de décéder avant l'âge de 70 ans, seuil qu'ils définissent comme celui d'une mort précoce.
Des pathologies associées à l'endométriose et aux fibromes utérins
Ce risque s'explique par l'existence, déjà connue, de pathologies plus fréquemment associées à l'endométriose et aux fibromes utérins. Pour ces derniers, il s'agit essentiellement de certains cancers, tandis que pour l'endométriose, le panel de risques est plus large avec par exemple certaines maladies respiratoires.
Le risque de mourir tôt reste relativement faible pour les patientes. Pour l'endométriose, il est ainsi multiplié par 1,19 par rapport aux patientes qui ne sont pas atteintes par ces pathologies.
Vers une meilleure prise en charge ?
Mais les données soulignent l'importance de prendre en compte l'existence de ces troubles lors des examens de routine, par exemple menés par des médecins généralistes, soulignent les auteurs.
Ce travail s'inscrit dans un contexte où la santé féminine fait l'objet d'une plus grande attention de la part des chercheurs et des décideurs politiques.
C'est notamment le cas de l'endométriose, une maladie chronique qui touche environ une femme sur dix et se traduit habituellement par de fortes douleurs au moment des règles et/ou par des troubles de la fertilité.