La France souhaite classer le bisphénol B parmi les perturbateurs endocriniens
Suite aux révélations sur la toxicité du bisphénol B, le gouvernement français a entamé une procédure pour faire classer cette substance parmi les perturbateurs endocriniens, aux côtés du bisphénol A.
Les révélations sur la toxicité du bisphénol B n’auront pas tardé à entraîner des conséquences concrètes. Le 24 octobre, le ministère de la Transition écologique a annoncé que la France allait entamer une procédure pour faire classer perturbateur endocrinien le bisphénol B.
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"Propriétés endocriniennes"
Une semaine plus tôt, le 17 octobre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) révélait que le bisphénol B, substance parfois utilisée hors d'Europe pour remplacer le bisphénol A, présentait "des propriétés endocriniennes similaires à celles du bisphénol A".
Selon les travaux de l’Anses, le bisphénol B a, comme le bisphénol A, "la capacité à interférer avec la voie de signalisation des oestrogènes, à réduire la production de testostérone (...), à modifier la spermatogénèse chez les rats et les poissons-zèbres, ainsi que la reproduction des poissons". L’Agence sanitaire recommandait ainsi d'"éviter" de remplacer le bisphénol A par le bisphénol B.
"Démarche réglementaire" engagée
A la suite de cette publication, les ministres de la Transition écologique, Elisabeth Borne, et de la Santé, Agnès Buzyn, ont donc décidé "d'engager la démarche règlementaire pour faire reconnaître le bisphénol B comme un perturbateur endocrinien" dans le cadre du règlement européen Reach, qui prévoit l'enregistrement des substances chimiques dans l'UE, indique le ministère dans un communiqué.
Le bisphénol A déjà interdit en Europe
Le bisphénol A a quant à lui déjà été classé en juillet 2017 au niveau européen comme perturbateur endocrinien pouvant avoir des effets graves sur la santé humaine. Fin septembre, la justice européenne a confirmé cette classification, rejetant un recours de l'industrie du plastique qui la contestait.
Les perturbateurs endocriniens sont des composés chimiques présents dans de nombreux produits de consommation courante (jouets, tickets de caisse, plastiques, peintures, vêtements, produits phytosanitaires...) qui interfèrent avec le système hormonal.
L'utilisation du bisphénol A dans les biberons pour nourrissons est interdite dans l'ensemble de l'Union Européenne depuis le 1er juin 2011. En France, l'utilisation du bisphénol A est interdite dans tous les emballages, conteneurs et ustensiles pour denrées alimentaires.