Coronavirus : les blouses et les surblouses manquent à l’appel
Après les masques et le gel hydroalcoolique, la pénurie de blouses et de surblouses se fait sentir partout en France, des Ehpad aux établissements hospitaliers.
Dans les unités Covid, infirmières et aides-soignants se livrent à un ballet incessant autour de patients hautement contagieux. Pour se protéger au mieux, une tenue complète s’impose, c’est-à-dire une surblouse avec des manches jusqu’aux poignets et un tablier en plastique à l’avant du corps, en plus du masque, des gants et de la charlotte. Mais cet équipement reste à usage unique. Le soignant doit se changer entre chaque patient pour limiter la propagation du virus. Mais face au manque de matériel de protection, le personnel médical doit s’adapter. "On va peut-être limiter le nombre de fois où l’on va voir un patient. On va limiter l’équipement que l’on prend, en se disant, je ne prends pas de blouse, je prends juste le tablier en espérant que j’aurais pas à m’en servir plus que ce dont j’ai besoin. Donc, on va limiter le soin au minimum", s’insurge le docteur Anne Geffroy-Wernet, présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs.
Des nouvelles recommandations pour pallier à ce manque
Pour gérer la pénurie, les équipes médicales ont reçu des consignes officielles du Ministère de la santé. Depuis vendredi dernier, les surblouses ne doivent plus être jetées et incinérées. Il est recommandé de les réutiliser après lavage à 60 degrés, séchage en tambour et stérilisation. Mais pour Thierry Amouroux, président du Syndicat National des Professionnels Infirmiers, ces recommandations sont ridicules. "Il y a quelque chose qu’ils n’ont pas dû comprendre dans “usage unique” (…) Les surblouses sont en papier non-tissé donc si vous mettez ça dans une machine à laver, vous vous retrouvez avec une boule à déplier."
Plusieurs établissements appliquent déjà ces recommandations. D’autres ont même été plus loin, avec par exemple la diffusion en interne d’un tutoriel, qui explique aux soignants comment se fabriquer un tablier à partir d’un sac poubelle. Pour Thierry Amouroux, "c’est du n’importe quoi ! On est la 5ème puissance mondiale et on nous dit "habillez-vous d’un sac poubelle pour entrer dans une chambre." Tous les industriels du textile doivent faire des blouses, c’est maintenant qu’on en a besoin, c’est maintenant qu'ils doivent s’organiser !" Les soignants demandent une réquisition des blouses et des tabliers, comme pour les masques.