Coronavirus : les téléconsultations sont facilitées
Face à la propagation du coronavirus, le gouvernement a décidé d’assouplir les conditions d’accès à la téléconsultation. Cette mesure prend effet dès ce mardi et reste en vigueur jusqu’au 30 avril.
Qu’est-ce que la téléconsultation ?
La téléconsultation est une consultation réalisée à distance d’un patient par un médecin, généraliste ou spécialiste. Comme pour une consultation classique, il faut prendre rendez-vous avec le médecin. C’est lui qui envoie au patient un lien internet l’invitant à se connecter à l’heure prévue du rendez-vous à un site internet ou une application sécurisée depuis un ordinateur ou une tablette équipée d’une webcam.
Au cours de la téléconsultation, le médecin pose une série de questions au patient. Il peut demander au patient de lui montrer une partie de son corps via la caméra (gorge...) afin de mieux l'examiner à distance.
Quelles sont les nouvelles règles ?
Depuis le 15 septembre 2018, la téléconsultation est remboursée par la Sécurité sociale à deux conditions. D’une part, elle doit être effectuée obligatoirement par le médecin traitant ou par un autre médecin dans le respect du parcours de soins coordonné. D’autre part, vous devez avoir eu au moins une consultation classique (cabinet, domicile du patient ou établissement de santé) au moins une fois au cours des 12 mois précédents. Le décret signé hier par gouvernement lève ces deux obligations. Dès aujourd’hui, les « personnes atteintes ou potentiellement infectées par le coronavirus » pourront bénéficier d’une téléconsultation avec un médecin qu’elles ne connaissent pas.
Quel tarif ? Quel remboursement ?
Ce décret ne modifie ni les tarifs, ni les conditions de prise en charge des téléconsultations. La téléconsultation est facturée au même tarif qu’une consultation en face-à-face. Soit 25€ pour un généraliste. Les modalités de remboursement sont les mêmes que pour une consultation classique : l’Assurance maladie prend en charge les téléconsultations à hauteur de 70% ou davantage si le patient est en affection de longue durée (ALD) ou s’il s’agit d’une femme enceinte par exemple. Le paiement peut se faire en ligne.
Qu’en pensent les médecins ?
Les plateformes de téléconsultations ont devancé les annonces du ministre de la Santé et proposé dès la semaine dernière aux médecins des accès gratuits à leurs services. Mais les syndicats de médecins ne sont pas convaincus. « On ne peut pas se passer d’examen clinique face au coronavirus. La téléconsultation est une prise de risque qui peut être préjudiciable en cas d’infection grave », estime Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Selon lui, l’outil peut en revanche présenter un intérêt pour le suivi des patients, une fois guéris.