Coronavirus MERS : développement d'un vaccin prometteur
Alors que l'épidémie de MERS s'éteint progressivement en Corée du Sud, des chercheurs américains annoncent avoir élaboré un vaccin expérimental. Ce dernier déclencherait une réponse immunitaire efficace chez les souris et les singes et pourrait ouvrir la voie à un vaccin humain.
Aucun vaccin n'est commercialisé pour protéger du MERS, un virus pulmonaire mortel. Le 27 juillet, des chercheurs de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses ont annoncé avoir mis au point un premier vaccin expérimental contre cette infection. Les résultats de leurs essais sont publiés dans la revue Nature Communication.
Le vaccin a été testé d'une part chez les souris, et d'autre chez les singes. L'organisme des souris vaccinées a produit des anticorps capables de neutraliser plusieurs souches du coronavirus MERS, tandis que des macaques ayant reçu ce vaccin ont été protégés contre une infection pulmonaire grave après avoir été exposés au virus. Ces scientifiques travaillent désormais sur des versions de vaccins candidats destinés aux humains qui pourraient éventuellement faire l'objet d'essais cliniques.
L'équipe américaine de recherche a utilisé une protéine de surface dont le coronavirus MERS se sert pour pénétrer dans les cellules et les infecter. Plusieurs vaccins expérimentaux ont été testés, avant l'élaboration de la solution efficace. Les variétés de vaccin ont d'abord été sélectionnées chez la souris, pour expérimenter les trois plus efficaces chez le singe. A chaque fois, les réponses immunitaires ont été probantes et les animaux ont pu développer des anticorps protecteurs.
Il n'existe pour le moment aucun vaccin patenté contre le coronavirus MERS, une infection pulmonaire apparue en 2012 qui a particulièrement frappé l'Arabie saoudite. Depuis mai, le virus s'étend en Corée du Sud, avec plus de 180 cas confirmés d'infections dont 36 décès. Le 28 juillet dernier, le gouvernement coréen a annoncé la fin de l'épidémie, après plus de deux mois de lutte, invitant les habitants à reprendre une vie normale.
A l'échelle mondiale, ce sont près de 500 personnes qui sont décédées du MERS depuis 3 ans. Il n'existe pour l'heure aucun traitement spécifique pour le coronavirus MERS, dont le taux de mortalité est d'environ 35%.
Source : Wang, L. et al. Evaluation of candidate vaccine approaches for MERS-CoV. Nat. Commun. 6:7712 doi: 10.1038/ncomms8712 (2015).
Avec AFP