Covid-19 : comment et où se faire dépister ?
Les laboratoires d’analyses biologiques qui pratiquent des tests Covid-19 peinent à trouver le personnel nécessaire pour prélever les habitants en particulier en Ile-de-France.
Depuis quelques jours, certains laboratoires d’analyses biologiques de région parisienne sont pris d’assaut. Dans les files d’attente, des personnes présentant des symptômes de la Covid-19, des voyageurs qui vont se rendre à l’étranger et doivent présenter des résultats de test ou encore des patients qui doivent subir une intervention chirurgicale…
Les techniciens de laboratoire autorisés à réaliser le test
Jusqu’à présent, seuls les biologistes médicaux et les infirmiers pouvaient tester les personnes en laboratoire d'analyses médicales. Mais depuis le 11 juillet 2020, les techniciens de laboratoire sont également autorisés à réaliser les prélèvements nécessaires aux tests de diagnostic virologiques (par introduction d'écouvillon dans le nez). Les préfets de département peuvent aussi autoriser certains étudiants en médecine ou en soins infirmiers à réaliser les tests au sein des laboratoires.
« Les quatre syndicats des médecins biologistes doivent travailler avec le ministre de la santé Olivier Véran, ce 17 juillet à l’amélioration du dispositif de dépistage, précise le Dr Claude Cohen, président du Syndicat National des Médecins Biologiques. On va notamment discuter d’une éventuelle priorisation des personnes en demande de test ».
Des tests sans ordonnance ?
Jusqu’à présent, une ordonnance médicale était nécessaire pour réaliser un test si une personne présentait des symptômes suspects. Le 14 juillet 2020, Emmanuel Macron a annoncé que de l'accès aux tests virologiques de dépistage du Covid-19 se ferait sans ordonnance :
"Ce qu'on va encourager, c'est de permettre à toute personne, sans prescription médicale, même quand elle n'a pas de symptômes, si elle a un doute, une crainte, de pouvoir aller se faire tester", a déclaré le président de la République lors de son discours officiel. Mais à ce jour, le décret n'est pas encore paru.
Des résultats plus longs à obtenir
"Cela risque de provoquer un allongement des délais de résultats, alors que la situation est déjà "tendue", craint François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB). Cela va poser problème si la demande est importante", observant que dans les régions qui ont organisé récemment de larges campagnes de dépistage, comme dans les Hauts-de-France et l'Ile-de-France, "les délais s'allongent" déjà, avec parfois "5 à 7 jours" pour obtenir le résultat du test.
"On n'a toujours que 117 plateformes autorisées en France sur 4.000 laboratoires" d'analyse médicale, déplore François Blanchecotte. La liste des laboratoires pratiquant les tests est consultable sur le site de l’ARS Ile de France ou le site du ministère de la santé.
Plusieurs tests existent
Il existe à ce jour plusieurs moyens de se faire dépister :
- Les tests-virologiques PCR (prélèvement par voie nasale ou salivaire). Ce sont des tests diagnostic qui sont réalisés dans certains laboratoires d’analyses biologiques. Ce test coûte 54 euros et est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie quand il est prescrit sur ordonnace.
- Les tests sérologiques qui révèlent la formation d’anticorps en réaction au virus par une prise de sang. Ils sont aussi réalisés dans certains laboratoires d’analyses biologiques.
Les tests sérologiques fiables figurent sur une liste en ligne du ministère des solidarités et de la santé. Ils sont remboursés sur ordonnance quand ils entrent dans le cadre des indications définies par la Haute Autorité de Santé. Un test sérologique Elisa est facturé 12,15 euros. - Les tests rapides, dits TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) sont réalisables en pharmacie depuis le 11 juillet 2020. C’est un test sérologique : une simple goutte de sang est prélevée au bout du doigt et mis en contact avec un réactif. Le résultat est obtenu en quelques minutes. Sans ordonnance, ce test n’est pas remboursé. Il coûte 9,45 euros.
Un résultat positif au test rapide doit être confirmé en laboratoire de biologie par une prise de sang et un examen de laboratoire afin de préciser la réalité de la réponse immunitaire et, éventuellement, par un test virologique (RT-PCR) pour vérifier si le virus est toujours présent dans l'organisme et donc, si l'on risque ou pas de contaminer d'autres personnes.
Bientôt de nouveaux tests salivaires ?
Pour François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes, une autre "piste d'amélioration" serait d'autoriser les prélèvements salivaires pour réaliser des tests virologiques, plus simples et plus rapides que les prélèvements naso-pharyngés, qui peuvent être réalisés à la maison puis apportés au laboratoire.