Covid-19 : un premier cas de réinfection grave par le variant sud-africain en France
Le variant sud-africain peut être responsable d'une réinfection grave après une première infection légère selon des chercheurs.
C’est la première description d'une réinfection avec le variant sud-africain causant un Covid-19 sévère, ont indiqué vendredi 12 février les hôpitaux de Paris (AP-HP).
Un premier cas de réinfection grave par le variant sud-africain du coronavirus a été décrit par des chercheurs français,
"Ce cas illustre le fait que le variant (sud-africain) peut être responsable d'une réinfection grave après une première infection légère" avec le coronavirus classique, écrivent les chercheurs dans leur étude, parue mercredi 10 février dans la revue Clinical Infectious Diseases.
"C'est, à notre connaissance, la première description d'une réinfection avec le variant sud-africain causant un Covid-19 sévère, quatre mois après une première infection modérée", ajoutent-ils.
La deuxième réinfection est censée être moins sévère ?
Des cas de réinfection par des variants, britannique, sud-africain ou brésilien, ont déjà été documentés dans la littérature scientifique, mais le plus souvent, le deuxième épisode est moins sévère que le premier.
En outre, ces cas de réinfection sont sans doute plus nombreux en réalité que ceux qui sont identifiés et décrits comme tels dans les revues médicales.
La chronologie de réinfection du premier cas en France
Le cas décrit par les chercheurs français est celui d'un patient de 58 ans.
En septembre 2020, cet homme, avec des antécédents d'asthme, souffre de fièvre et a des difficultés à respirer modérées. Une infection au SARS-CoV-2 est diagnostiquée avec un test PCR. Les symptômes disparaissent en quelques jours et l'homme est testé négatif à deux reprises en décembre.
En janvier, il est réadmis aux urgences de l'hôpital Louis-Mourier (AP-HP) de Colombes, près de Paris, pour des difficultés respiratoires et de la fièvre. Son test PCR est à nouveau positif, et le séquençage génétique montre la présence de mutations caractéristiques du variant sud-africain.
Sept jours plus tard, le patient développe un syndrome de détresse respiratoire aigüe qui nécessite une intubation et d'être placé sous respirateur artificiel. Il était toujours dans un état critique au moment où l'étude a été soumise à publication dans la revue médicale.
Au début de son hospitalisation, des tests sérologiques ont décelé chez l'homme la présence d'anticorps prouvant une infection passée. Cela suggère que "l'immunité développée à l'issue de la première infection n'a pas permis d'éviter la réinfection par le variant sud-africain", souligne l'AP-HP dans un communiqué.