Le Dr Li Wenliang, le lanceur d'alerte du coronavirus, est mort des suites de l'infection
Désormais considéré comme un héros par les Chinois sur les réseaux sociaux, Li Wenliang avait pourtant été inquiété par les autorités pour avoir « répandu des rumeurs » et « perturbé l’ordre social ».
Li Wenliang est mort des suites d'une infection au coronavirus tôt ce 7 février, selon l'hôpital où il était soigné. Il a été l’un des premiers médecins chinois à avoir sonné l'alarme en décembre quant aux dangers d'un nouveau coronavirus, ce qui lui avait valu des réprimandes des autorités.
A 34 ans, cet ophtalmologue est mort à 02h58 à l'hôpital central de Wuhan, la ville qui est le berceau de l'épidémie, selon un message de l'établissement sur le réseau social chinois Weibo.
Il avait observé des patients présentant des symptômes similaires à ceux du Sras, ce syndrome respiratoire qui avait pris des proportions épidémiques en 2002-2003.
Un message aux conséquences disproportionnées
Le 30 décembre, il avait adressé un message à des collègues en leur conseillant de se protéger avec masques et combinaisons. Plus tard, il s'est retrouvé montré du doigt par les autorités, accusé de propager des rumeurs avec sept autres personnes.
Li Wenliang a raconté qu'on lui avait ordonné de signer une lettre reconnaissant qu'il avait fait "des commentaires erronés" et avait "fortement perturbé l’ordre social".
La réaction des autorités très critiquée
La Cour suprême chinoise avait néanmoins considéré par la suite que les lanceurs d'alerte avait été traités de manière "inappropriée". Il avait été ensuite contaminé en soignant des malades et était salué comme un héros sur l’internet chinois.
Sa mort a provoqué des réactions de tristesse et de colère sur les réseaux sociaux chinois. Ses dernières déclarations aux les médias ont été recueillies par CNN et publiés dans cette vidéo (à partir de 0:18) :
Le médecin y explique qu'il "arrive à peine à respirer". A ce jour, 28.000 personnes ont été contaminées en Chine, dont plus de 560 personnes sont mortes, selon les chiffres officiels, malgré la mise en quarantaine de millions de personnes.