Pourquoi les personnes de groupe sanguin O seraient moins à risque de coronavirus ?
Les personnes du groupe O seraient moins à risque de contracter le Covid-19 que celles des autres groupes, selon des chercheurs chinois. En cause : les anticorps naturellement liés à ce groupe sanguin.
A, B, AB ou O, tous les groupes sanguins sont-ils égaux face au coronavirus ? Pas exactement, à en croire des médecins et chercheurs chinois des universités de Pékin, Wuhan et Shenzhen. Dans une étude non encore validée qu’ils rendent publique le 16 mars sur le site MedRxiv, ils affirment que les personnes de groupe O sont davantage protégées contre le coronavirus que les autres.
A lire aussi : Coronavirus : êtes-vous un patient à risque ?
Un risque moindre de 33%
Pour cette étude, les scientifiques ont noté les groupes sanguins de 2.173 patients testés positifs au Covid-19 dans trois hôpitaux situés à Wuhan et à Shenzhen. Ils les ont comparé à la répartition des groupes sanguins de 3.694 habitants de Wuhan et de 23.386 habitants de Shenzhen non infectés par le coronavirus.
Les chercheurs ont alors constaté que les personnes du groupe O présentaient un risque d’infection plus faible de 33% par rapport aux trois autres groupes.
Mais comment expliquer ces résultats ? Tout d’abord, les chercheurs notent que leurs résultats sont cohérents avec les précédentes études réalisées pour les autres virus de la grande famille des coronavirus. Pour le SRAS de 2002-2003, ils citent notamment une étude chinoise publiée dans le JAMA en 2005 qui avait abouti à la même conclusion.
Les anticorps à l’assaut du virus
Et, biologiquement, l’explication la plus probable repose sur les anticorps, des molécules de défense dirigées vers un pathogène donné. En effet, les personnes de groupe O ont naturellement dans le sang des anticorps anti-A et anti-B. Ces derniers reconnaissent comme étranger à leur organisme tout agent qui porte une trace du groupe A ou B et cherchent donc à le détruire.
Alors, dans le cas où une personne du groupe O est infectée par une personne du groupe A, B ou AB, le virus portera sur lui une trace de ces groupes sanguins. Les défenses de la personne du groupe O seront alors plus efficaces : en plus du système immunitaire classique, les anticorps anti-A et anti-B s’attaqueront eux aussi au virus. L’immunité naturelle des personnes de groupe O est donc plus élevée que celles des personnes AB qui n’ont aucun de ces anticorps, et que celles des personnes A et B qui n’en ont qu’un sur deux.
D’autres études sont nécessaires sur un plus grand nombre de personnes pour confirmer cette hypothèse et pour comprendre quels autres mécanismes pourraient jouer un rôle, tempèrent pour le moment les auteurs de l’étude.