Régions, tranche d’âge, tests… quelle stratégie pour sortir du confinement ?
Le gouvernement travaille sur les stratégies à adopter pour sortir du confinement sans provoquer un rebond du nombre de cas de coronavirus. Des tests fiables pourraient être la clé d’un déconfinement efficace.
Il n’en est pas encore question, mais il faut tout de même commencer à l’organiser. Le "déconfinement" ne sera probablement pas "général et absolu, en une fois et pour tout le monde" a déjà annoncé le Premier ministre Edouard Philippe.
Mais alors comment choisir qui pourra sortir et qui devra encore patienter ? Le gouvernement a déjà proposé plusieurs pistes et espère présenter une ébauche de stratégie "dans les jours qui viennent". Interrogé par le président de l'Assemblée Richard Ferrand sur les critères qui conduiront au choix du déconfinement, Edouard Philippe a qualifié la question de "redoutablement complexe", rappelant qu'il n'y avait "pas de précédent" ni de "méthode éprouvée".
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Une "politique de tests"
Les premières pistes évoquent un déconfinement qui pourrait être "régionalisé" ou dépendre des "classes d'âge", a précisé le Premier ministre, avec la mise en place d’une "politique de tests".
Car, dans tous les cas, il faudra tester la population et "casser les chaînes de contamination" du coronavirus, sous peine de voir l'épidémie repartir, a prévenu Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien de la Salpêtrière.
Des tests sérologiques pour connaître l’immunité
La sortie du confinement dépendra donc fortement de la disponibilité des tests. "Encore faut-il savoir de quels tests on parle et de notre capacité à produire ces tests et dans de bonnes conditions", a précisé Edouard Philippe, alors que le gouvernement est dans l'attente de l'arrivée de tests sérologiques, c'est-à-dire par prélèvement sanguin.
Le ministre de la Santé Olivier Véran avait déjà abordé la question des tests sérologiques en expliquant qu’ils permettraient de mettre en place des mesures de protection et d’isolement pour les personnes qui n’auront pas encore été en contact avec le virus. En effet, ces tests consistent à repérer dans le sang d’une personne la présence d’anticorps spécifiques au Covid-19, des molécules du système immunitaire qui témoignent d’une infection passée.
Les tests sérologiques devraient donc permettre de mesurer "la proportion de nos concitoyens ayant été au contact avec le virus" et donc le degré d'"immunisation" de la population, a fait valoir le Premier ministre. Et, au delà d’un certain degré, le nombre de personnes immunisées est suffisant pour freiner la propagation du virus et protéger les personnes non immunisées.
Un confinement d’au moins six semaines ?
Pour envisager la mise en place d’un déconfinement, il reste donc à savoir précisément quand ces tests seront prêts à être réalisés à grande échelle. Le gouvernement a évoqué une disponibilité "dans les prochaines semaines", sans donner davantage de prévisions.
Le Conseil scientifique sur le Covid-19 auprès du Président Macron a de son côté déjà estimé que le confinement pourrait durer jusqu'à six semaines au moins pour être efficace.