Des collégiens touchés par la gale
Ecoles, hôpitaux ou maisons de retraites, les cas de gale augmentent depuis 2008. Le parasite touche les personnes de tous âges et de tous milieux sociaux.
Depuis une semaine, dans un collège de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), une vingtaine d’élèves ont été renvoyés chez eux. Ils sont soupçonnés d’avoir contracté la gale. Le principal du collège, Bertrand Sécher, a confié à l’AFP que l’établissement n’avait pour l’heure aucune certitude médicale absolue, mais qu’il avait préféré les renvoyer chez eux en cas de doute. A Nérac, dans le Lot-et-Garonne, 18 cas de gale ont également été détectés mercredi 11 janvier 2012. Enfin, la gale a provoqué une polémique dans une maison de retraite du Nord de la France. Certains pensionnaires auraient été infectés à plusieurs reprises en l’espace de quelques mois.
Cette infection parasitaire très contagieuse est en recrudescence depuis trois ans, selon un rapport de l'Institut national de veille sanitaire (INVS).
Causée par le sarcopte, un acarien microscopique friand de notre épiderme, elle provoque de sévères démangeaisons sur tout le corps, notamment lorsque les femelles creusent des sillons dans l'épaisseur de la peau pour y déposer leurs œufs. Le cycle parasitaire dure 20 jours : les larves éclosent en quelques jours, deviennent adultes en deux semaines et vont ensuite se multiplier à la surface de la peau. La transmission de la gale est alors possible et souvent très rapide.
"La maladie des gens sales", un cliché qui lui colle à la peau
Le sarcopte se transmet de peau à peau. Les collectivités - hôpitaux au long séjour, maisons de retraites et écoles - constituent donc un terreau favorable pour ce parasite d'à peine un demi-millimètre.
Souvent associée aux personnes précaires, la gale peut en réalité toucher n'importe quel sujet. "Il existe un tabou autour de la gale. Ce n’est pas une maladie de la saleté. On peut être très propre, se laver les mains régulièrement, et attraper la gale", souligne Dounia Bitar, du département des maladies infectieuses de l’INVS.
Pour venir à bout de ce parasite vorace, mais peu dangereux, un traitement antiparasitaire est préconisé, par voie local grâce à une lotion pour le corps, ou par voie orale avec des comprimés. Ce traitement, qui ne laisse aucune séquelle, couplé à une désinfection de l’environnement peut éradiquer le sarcopte en 48 heures.
Des diagnostics trop tardifs
Le risque de contagion diminue si le diagnostic est réalisé à temps. Or, cette affection, est souvent mal diagnostiquée car peu connue.
"La gale ne se présente pas toujours de la même manière. Très souvent les cas de gale présentent des lésions qui rappellent des mycoses, un psoriasis ou un eczéma. Ces dermatoses sont traitées avec des corticoïdes. Or sur une gale, il y a un risque d’aggraver le cas", explique le docteur Izri Arzeki, parasitologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny.
L’INVS estime qu’en France en 2010, la gale touchait 350 personnes sur une population de 100 000 habitants. Pour l’instant, les causes de cette recrudescence de cas de gale ne sont pas clairement identifiées.
En savoir plus
- Allodocteurs.fr
- La gale est de retour
- La gale débarque à l'hôpital
- Quand les insectes veulent notre peau
- INVS
"La gale est-elle en augmentation en France ? - Etat des lieux à partir de diverses enquêtes régionales et nationales 2008-2010", rapport de l'INVS, mars 2011.