Paludisme : le manque de financement menace les progrès
L'Organisation mondiale de la santé alerte sur le besoin urgent de financement pour aider à lutter contre le paludisme. Le continent africain est le plus touché par cette maladie qui est responsable de 429.000 mort en 2015 dans le monde.
Entre 2010 et 2015, le nombre de nouveaux cas a chuté de 21% et la mortalité de 29% mais il y en avait toujours 212 millions en 2015, notamment en Afrique sub-saharienne, souligne l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette région du monde supporte une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme, avec, en 2015, 90% des cas de paludisme et 92% des décès, ajoute le rapport de l'OMS, qui doit être présenté ce 13 décembre à Londres.
Or, "dans beaucoup de pays de la région, des manques de moyens importants subsistent", regrette l'organisation, en expliquant qu'en 2015, 43% de la population n'était pas protégée par les dispositifs de base (moustiquaires ou pulvérisations d'insecticides). "Les manques de financement et des systèmes de santé fragiles sapent les progrès (contre le paludisme)" et "mettent en péril la réussite des objectifs mondiaux", avertit l'OMS.
A partir de 2010, les financements ont stagné
Le rapport souligne ainsi qu'après avoir fortement progressé entre 2000 et 2010, les financements alloués à la lutte contre cette maladie ont stagné.
L'OMS constate, malgré tout, des progrès, en particulier dans l'accès aux soins préventifs et aux dépistages en Afrique sub-saharienne pour les enfants et femmes enceintes, des populations particulièrement exposées à cette maladie potentiellement mortelle, causée par une piqûre de moustique infecté. L'organisation note qu'entre 2010 et 2015 dans vingt pays d'Afrique, le nombre de femmes recevant un traitement préventif a été multiplié par cinq. "Nous voyons clairement des progrès (...) mais le monde lutte toujours pour atteindre les hauts niveaux de couverture nécessaire pour vaincre cette maladie", résume Pedro Alonso, responsable du programme mondial sur le paludisme à l'OMS.
L'OMS s'inquiète par ailleurs de la résistance grandissante des moustiques aux traitements et aux insecticides. Selon l'organisation, des cas de résistance au traitement standard (artémisinine) ont par exemple été détectés dans cinq pays de la sous-région du Grand Mékong (Asie du sud-est).