L'Afrique et l'Asie menacées par Zika
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la création d'une "unité de réponse globale" au virus Zika, présent pour l'instant en Amérique du Sud, mais qui pourrait s'étendre rapidement à l'Afrique et à l'Asie.
L'agence de l'ONU a décidé, lundi 1er février 2016, d'instaurer l'état d'urgence de santé publique de portée internationale pour Zika, un virus transmis par le moustique-tigre et soupçonné de causer des malformations congénitales (microcéphalies). C'est la quatrième fois que l'OMS décrète un "état d'urgence" pour une épidémie virale. Les précédentes décisions avaient été prises pour la grippe H1N1, la poliomyélite et Ebola.
L'OMS veut agir vite afin d'effacer les critiques liées à sa réponse jugée trop faible face à la récente épidémie d'Ebola en Afrique. "Nous avons mis sur pied une unité de réponse globale, avec tout le personnel de l'OMS, au siège et dans les régions, pour apporter une réponse formelle" au virus, a indiqué Anthony Costello, pédiatre et expert de l'organisation, lors d'une conférence de presse à Genève. M. Costello, expert en microcéphalie, a déclaré aux journalistes que l'unité de réponse globale allait s'inspirer de "toutes les leçons apprises de la crise d'Ebola".
Il a insisté sur la nécessité d'une action rapide en soulignant qu'il n'y avait aucune raison de penser que la crise allait rester cantonnée à l'Amérique du Sud, où 25 pays ont jusqu'à présent été touchés par le virus.
"Nous sommes inquiets du fait qu'elle pourrait s'étendre à d'autres régions du monde où la population n'est pas immunisée et nous savons que les moustiques porteurs du virus Zika (...) sont présents dans la majeure partie de l'Afrique, dans des pays d'Europe du Sud et dans beaucoup de régions d'Asie, en particulier en Asie du Sud", a-t-il dit en ajoutant "que nous sommes dans un monde gobal".
En Thaïlande, un homme a contracté le virus localement, mais les autorités sanitaires du royaume ont assuré qu'il n'y avait pas d'épidémie malgré plusieurs cas découverts depuis 2012. En Afrique, des cas d'infection ont également été découverts au Cap Vert.
Une ONG néerlandaise a également réagi en annoncant via son site Internet qu'elle offrait des pilules abortives aux femmes enceintes du virus Zika à travers le monde, pour éviter toute ruée vers des méthodes risquées d'avortement. La Croix-Rouge, quant à elle, lance un appel urgent aux dons, souhaitant récolter 2,3 millions de dollars pour "soutenir la réponse régionale à l'épidémie de Zika dans les Amériques".