Attention, la saison du moustique tigre démarre dans l'Hexagone

La principale période d’activité du moustique tigre démarre le 1er mai. Cette année encore, il est dans le viseur des autorités sanitaires, qui organisent des campagnes de sensibilisation et des opérations de démoustication.

Anne-Firmine Mayala avec AFP
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La "saison" du moustique tigre bientôt ouverte dans l'Hexagone
La "saison" du moustique tigre bientôt ouverte dans l'Hexagone  —  Shutterstock

Le moustique tigre est actif en France métropolitaine du 1er mai au 30 novembre. La chasse à cet insecte commence donc bientôt avec, au programme, des campagnes de sensibilisation et des opérations de démoustication, alertent les autorités sanitaires.

Le moustique tigre, ou Aedes albopictus de son nom scientifique, sera dès la semaine prochaine sous surveillance renforcée dans l'Hexagone, alors qu'au fil des années la présence de cet insecte, vecteur de nuisances et de maladies, s'étend inexorablement sur le territoire.

71 départements concernés

Car l'été dernier, le moustique tigre, reconnaissable grâce à ses rayures noires et blanches, a laissé un mauvais souvenir. Au 1er janvier 2023, il avait colonisé 71 départements, un nombre en constante augmentation depuis son installation dans l'Hexagone en 2004.

L'insecte, qui pique plutôt le matin et le soir, a été à l'origine de 65 "cas autochtones" de dengue, concentrés dans le sud de la France : le terme désigne des patients qui n'ont pas voyagé dans des zones où le virus circule largement comme les Antilles, mais ont été piqués par un moustique s'étant lui-même infecté au contact d'un voyageur contaminé.

"65 cas, ça peut paraître peu, mais cela témoigne d'une dynamique, c'est un signal pour l'avenir", prévient Marie-Claire Paty, coordinatrice de la surveillance des maladies vectorielles à Santé publique France.

De fait, depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par dix. "On est persuadé que c'est un risque qui va aller en s'intensifiant", insiste Mme Paty.

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Dengue, Zika et chikungunya en hausse

Il faut s'attendre, dans les années à venir, à une hausse des cas de dengue, Zika et chikungunya qui sont des maladies transmises par des moustiques "vecteurs" désormais largement implantés sur le territoire national, a averti le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), l'ex-conseil scientifique.

Des maladies virales qui "pourraient devenir des problèmes de santé publique". Si, en métropole, il n'a pas été observé à ce jour de forme grave, des complications sont toujours possibles, pouvant entraîner des réanimations voire des décès, rappelle Marie-Claire Paty.

En Île-de-France, il est désormais définitivement implanté dans une centaine de communes. "Son extension est inéluctable", déclare l'entomologiste Didier Fontenille, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) à Montpellier. "C'est un insecte urbain, qui se déplace dans les voitures et pond ses oeufs dans les collections d'eau" laissées par les gens - des gîtes larvaires - comme des pots, des soucoupes, des récupérateurs d'eau. "Il aime le sang humain, ce qui en ville, ne manque pas", poursuit-il.

"Plus il fait chaud, plus vite il transmet une infection"

Pour ne rien arranger, le réchauffement climatique a des effets indirects sur son accroissement : plus il fait chaud, plus le cycle de développement du moustique se raccourcit. La vitesse de multiplication du virus à l'intérieur de l'insecte est aussi augmentée sous l'effet de la température.

"Donc plus il fait chaud, plus vite il peut transmettre une infection", explique Anna-Bella Failloux, spécialiste des maladies liées aux moustiques à l'Institut Pasteur.

Son expansion reste toutefois essentiellement favorisée par les voyages et les comportements humains.
Les autorités sanitaires redoutent ainsi l'organisation prochaine de grands évènements sportifs internationaux en métropole notamment les JO 2024.

Apprendre à "vivre avec"

Pour limiter les risques, "la première chose à faire est de lui rendre la vie difficile", conseille Didier Fontenille. "En Outre-Mer, le moustique fait déjà partie du quotidien. En Hexagone il va maintenant falloir apprendre à vivre avec", résume Anna-Bella Failloux. 

Éliminer tous les endroits où l’eau peut stagner, vider les récipients, couvrir les réservoirs et les piscines lorsqu’elles ne sont pas utilisées... voici autant de gestes à adopter, à la fois par les particuliers et les agents territoriaux.

Certains produits répulsifs peuvent s'avérer utiles, mais tous ne sont pas d'une efficacité optimale contre le moustique tigre. La surveillance de la présence de l'insecte repose aussi "sur le signalement citoyen", a prôné le ministère de la Santé jeudi 27 avril, dans un communiqué appelant les particuliers à signaler son implantation dans leur commune sur le site signalement-moustique.anses.fr.

Enfin, pour éviter la mise en place d’un cycle de transmission autochtone de maladies liées au moustique tigre, "une enquête est réalisée autour de chaque cas humain recensé dans un département" où il est installé, rappelle-t-il. 

Le moustique-tigre envahit la France !
Le moustique-tigre envahit la France !  —  Le Mag de la Santé - France 5