Le virus zika bientôt en France métropolitaine ?
Déjà vecteur de la dengue et du chikungunya, le moustique tigre pourrait bientôt être vecteur d’une nouvelle maladie tropicale en France métropolitaine : la fièvre zika. Aucun traitement spécifique ni aucun vaccin n’existe à ce jour contre cette infection encore mal connue.
Selon un rapport rendu public lundi 10 aout par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), la France métropolitaine présente toutes les conditions propices à l’arrivée d’un nouveau virus : le zika.
Ce virus très présent en Asie et en Afrique, est transmissible par des moustiques du genre Aedes dont le plus connu est le moustique tigre, également vecteur de la dengue et du chikungunya. L’infection au virus zika (ou fièvre zika) peut provoquer fièvre, douleurs musculaires et éruptions cutanées, voire des complications neurologiques.
Aucun traitement spécifique ni aucun vaccin n’existe à ce jour contre cette infection encore mal connue.
Un risque de transmission autochtone jugé « réel »
Selon le HCSP, « les conditions pour une transmission autochtone du virus sont réunis dans les départements métropolitains où le moustique vecteur est présent ».
Soit 20 des 96 départements que compte la France métropolitaine, situés pour la plupart dans le sud-est et le sud-ouest à l’exception du Rhône, de l’Isère, et de la Saône-et-Loire. Le moustique tigre y prospère dans les petites retenues d'eau (pots de fleurs, des pneus, des gouttières, etc).
Le risque de transmission du virus en métropole est jugé réel par le HCSP, notamment en cas de circulation du virus dans les départements français d’Amérique (Guadeloupe, Martinique et Guyane) où le niveau d’alerte est élevé.
En 2013, le virus avait déjà touché la Polynésie française où il avait infecté 32 000 personnes. Une vingtaine de cas avaient alors été importés dans un autre département d’outre-mer, la Nouvelle-Calédonie, par des voyageurs venus de Tahiti.
Isolement des malades sous moustiquaire
Pour les auteurs du rapport, le virus zika pourrait se propager de la même manière que le chikungunya. C’est-à-dire via des vacanciers qui se contaminent dans des zones infestés, rentrent en France en étant porteur du virus, puis sont piqués par des moustiques tigre autochtones qui deviennent vecteurs (la maladie ne se transmettant pas d’homme à homme).
Pour réduire le risque de survenue de cas de zika en France métropolitaine, le HCSP recommande de prendre des mesures de lutte antivectorielle semblables à celles prises pour lutter contre le chikungunya. Soit l’isolement des malades, potentiels ou confirmés, durant la période fébrile sous moustiquaire ou dans un local fermé pour éviter la contamination de nouveaux moustiques.
Encadré : comment se protéger du moustique tigre ?
Le premier réflexe doit être d’éliminer les eaux stagnantes qui servent de réserves à ses larves. Pour cela :
- Vider régulièrement les coupelles sous les pots de fleurs, les vases, les gouttières mal entretenues, les pneus usagés ou tout objet susceptible de retenir de l'eau de pluie.
- Couvrir les réservoirs d'eau douce ainsi que les piscines lorsqu'elles ne sont pas utilisées. Enfin mettre des poissons dans les bassins de décoration permet également de tuer les larves.
Pour protéger la maison et ses habitants, les moustiquaires (à installer aux fenêtres, portes et autour des lites des enfants) restent la meilleure barrière physique. L'utilisation d'insecticides est également vivement conseillée, les répulsifs naturels étant jugés peu efficaces.
Enfin le moustique tigre étant une espèce diurne, il est recommandé de se vêtir d’habits amples et longs dans les zones infestées.