Diagnostic du trouble bipolaire : la recherche avance
Au centre d'imagerie NeuroSpin, du Commissariat à l'énergie atomique d'Orsay en région parisienne, une équipe de chercheurs tente depuis 2008 de développer des outils pour améliorer le diagnostic du trouble bipolaire. Grâce à l'IRM, les chercheurs veulent identifier des "signatures" qui permettraient de diagnostiquer les principales maladies mentales chroniques de l'adulte, comme le trouble bipolaire.
L'étude actuellement en cours a pour objectif de mieux comprendre l'alternance des phases euphoriques et dépressives chez les personnes bipolaires. Cette étude porte sur 400 personnes, la moitié étant bipolaire et l'autre non.
Grâce à l'imagerie, les chercheurs s'intéressent à la manière dont les deux hémisphères du cerveau communiquent : "on réalise une séquence IRM pour étudier les connexions anatomiques du cerveau et plus particulièrement le corps calleux, explique le Dr Josselin Houenou, psychiatre NeuroSpin. Cette structure relie les hémisphères gauche et droit du cerveau chez les sujets. Et avec l'IRM de diffusion, on peut obtenir un reflet de la microstructure du corps calleux et chez les patients bipolaires, cette microstructure est altérée". L'IRM peut donc montrer des différences anatomiques significatives dans le cerveau des sujets bipolaires.
Diagnostiquer le trouble bipolaire grâce à l'IRM ?
Pour la deuxième étape, les chercheurs ont voulu comprendre comment s'exprime cette différence. Pour cela, le sujet effectue une série d'exercices pour mesurer la réactivité de chacun des deux hémisphères.
Grâce à la synthèse des examens anatomiques et fonctionnels, les chercheurs ont ainsi pu évaluer la capacité de chaque cerveau à contrôler des émotions. Les résultats obtenus sont encourageants et pourraient à terme permettre de diagnostiquer le trouble bipolaire plus rapidement grâce à l'IRM.
Les résultats définitifs de cette recherche seront publiés en fin d'année 2014.