#EnfinUneBonneNouvelle : un espoir de traitement pour le cancer du pancréas !
Gardons le moral ! Parce que l'actualité est tout sauf réjouissante, on vous déniche une bonne nouvelle par jour. Aujourd'hui, on parle recherche, "signature moléculaire" et lutte contre le cancer du pancreas.
Comment mieux soigner le cancer du pancréas, dont l’espérance de vie au diagnostic varie entre trois mois et cinq ans ? Une nouvelle étude réunissant l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) de Marseille, le Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM) et le programme "Carte d’identité des tumeurs" de la Ligue contre le cancer dévoile un nouvel espoir de traitement grâce à la "signature moléculaire" de la tumeur. L’objectif : connaître le profil de la tumeur pour proposer au patient le traitement le plus adapté, et donc le plus efficace possible contre ce cancer parmi les plus agressifs. Les travaux ont été publiés en juillet 2020 dans le journal EBioMedicine.
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Chimiosensibilité et grade d’agressivité
Pour cette étude dite rétrospective, les scientifiques se sont appuyés sur 200 biopsies de patients souffrant d’un cancer du pancréas. Ils ont ensuite traqué la "signature moléculaire" des cellules cancéreuses, en analysant le profil du matériel génétique (l’ARN) qu’elles produisent. Cette signature, appelée PAMG pour Pancreatic adenocarcinoma molecular gradient (gradient moléculaire d’adénocarcinome pancréatique en français) contient deux informations essentielles pour lutter contre la tumeur : sa chimiosensibilité et son grade d’agressivité.
Autrement dit, le PAMG indique si le patient "va répondre ou pas à tel ou tel traitement", explique à l’AFP le docteur Juan Iovanna, directeur de recherche à l'Inserm et directeur adjoint du CRCM.
Éviter des traitements inutiles
Une "médecine personnalisée" qui permettra donc de "prendre une décision éclairée sur le médicament à administrer à chaque patient" précise le CRCM dans un communiqué publié le 28 septembre. "Cela évitera des traitements inutiles, des effets secondaires lourds et des dépenses de santé publique non nécessaires" ajoute le centre de recherche.
En effet, "quand vous donnez directement à un patient un médicament efficace, vous évitez de lui donner des traitements inutiles et vous lui donnez une chance de vivre plus longtemps", conclut le docteur Iovonna. Surtout que, face au cancer du pancréas, "il y a peu de possibilités" ajoute-t-il.
Tous les patients peuvent être évalués
Avantage certain de cette technique : elle ne nécessite que d’une quantité "infime" de matériel tumoral, ce qui signifie que "tous les patients avec un cancer du pancréas pourraient être évalués" prédit le CRCM. D’autant qu’"avant de commencer tout traitement pour le cancer, on fait une biopsie lors de laquelle on prélève 200 cellules", rappelle le docteur Iovanna.
Pourtant, à l’heure actuelle, "les décisions thérapeutiques sont prises sans aucune information des caractéristiques moléculaires du matériel tumoral" selon l’IPC. "On est passé, en quelque sorte, du blanc et noir à une gamme très large de gris qui permet de préciser le diagnostic et par conséquence de prédire le pronostic", illustre le CRCM.
Bientôt une étude clinique ?
Si cette étude rétrospective a permis de valider la technique de PAMG, les chercheurs espèrent maintenant obtenir un financement pour une étude clinique prospective. L’espoir étant à plus long terme d’améliorer significativement le pronostic du cancer du pancréas, qui affiche les moins bons taux de survie à cinq ans, entre 14,6% en Australie et seulement 7,9% au Royaume-Uni.