Le pancréas, une autre victime de l'alcool
Peu connu, le pancréas a pourtant des fonctions importantes dans la digestion et la sécrétion de l'insuline. L'inflammation du pancréas, ou pancréatite, est souvent due à une consommation excessive d'alcool. Surviennent alors douleurs violentes et vomissements.
Un organe central de l'appareil digestif
Le pancréas est une glande très discrète lorsque tout va bien mais lorsqu'elle se réveille les symptômes peuvent être très violents.
L'inflammation du pancréas, ou pancréatite, entraîne des douleurs abdominales intenses, des nausées, des vomissements, parfois jusqu'à l'évanouissement… Une crise conduit le plus souvent à une hospitalisation en urgence pour soulager la douleur et évaluer l'état du pancréas. Dans sept cas sur dix, l'alcool est en cause mais on peut aussi souffrir d'une pancréatite sans rien boire du tout.
Le pancréas est un organe qui a la forme d'une feuille et mesure environ 15 centimètres. Situé dans la partie droite de l'abdomen, il est en contact avec de nombreux organes : l'estomac, le duodénum qui est le début de l'intestin, le foie le recouvre aussi partiellement, et le canal qui évacue la bile du foie vers l'intestin, traverse également le pancréas.
Cet organe tout en chair est avant tout une glande qui a deux fonctions : une partie dite exocrine qui fabrique les enzymes nécessaires à la digestion des graisses, elles passent par la voie digestive et rejoignent la bile. Une autre partie dite endocrine fabrique quant à elle l'insuline et le glucagon. Deux hormones indispensables à la régulation du taux de sucre dans le sang. Contrairement aux enzymes, ces hormones passent directement dans la circulation sanguine.
L'atteinte de la partie endocrine peut provoquer un diabète tandis que celle de la partie exocrine provoque une insuffisance qui aura des répercussions sur la digestion. Quand le pancréas libère ses propres enzymes contre lui, il provoque sa propre auto-digestion. Résultat, cet organe se nécrose et des dommages apparaissent aussi dans les tissus voisins.
Une maladie du pancréas peut se manifester par des vomissements si le duodénum est touché ou par une jaunisse, si la bile ne peut plus s'écouler. Et comme de gros paquets de nerfs passent entre le pancréas et la colonne vertébrale, on comprend la douleur intense dans le dos que ressentent les patients souffrant du pancréas. Sans oublier que la proximité du pancréas avec de nombreux vaisseaux rend très difficile la chirurgie de cet organe.
Le pancréas, organe sous surveillance
Il n'est pas toujours facile de connaître l'origine d'une douleur située au-dessus de l'estomac avec une simple échographie. Il existe un autre examen qui permet d'étudier de plus près le pancréas et la vésicule : l'écho-endoscopie.
L'écho-endoscopie est un examen très précis qui consiste à introduire une sonde d'échographie directement à proximité des organes que l'on souhaite explorer. Cet examen est très utile pour établir un diagnostic.
La pancréatite, une inflammation du pancréas
Les symptômes les plus fréquents de ces affections sont une douleur violente au niveau de l'estomac et dans le dos, un amaigrissement ou une jaunisse.
Le cancer du pancréas est diagnostiqué tardivement, lorsque les métastases se sont déjà propagées à d'autres organes, ce qui explique que moins de 20 % des malades soient opérés.
De même, seules 10 % à 15 % des pancréatites, c'est-à-dire une inflammation du pancréas, sont traitées chirurgicalement.
Quand le canal pancréatique se bouche
Les crises peuvent être causées par une obstruction du canal pancréatique. Dans ce cas, une intervention est parfois nécessaire pour rétablir la circulation du suc pancréatique, indispensable à la digestion des aliments.
Pour lever le barrage qui apparaît sur le canal pancréatique, le chirurgien met en place une prothèse. La prothèse permet ainsi de maintenir ouvert le canal du pancréas et garantit un écoulement normal du suc pancréatique. L'intervention s'effectue sous anesthésie générale.
Grâce à un endoscope, le gastro-entérologue opère en passant par les voies naturelles. Le patient n'aura donc aucune cicatrice. Dans plus de 80 % des cas, les douleurs disparaissent totalement après l'opération et les patients peuvent reprendre une vie normale sans régime alimentaire particulier.
Un excès d’alcool souvent mis en cause
Il s'agit d'une pancréatite chronique si la maladie continue à évoluer alors que la cause est traitée et d'une pancréatite aiguë quand elle n'a pas de conséquence durable. Elle est le plus souvent d'origine alcoolique (sept fois sur dix en moyenne).
En arrêtant la prise d'alcool, la pancréatite aiguë se résorbe. Il faut savoir que les médecins préconisent également l'arrêt du tabac, qui favorise l'apparition du cancer, surtout sur un pancréas qui a déjà souffert d'une inflammation.
Enfin, les statistiques montrent que 80 % des patients ayant souffert d'une pancréatite aiguë révèlent en moyenne un diabète vingt ans plus tard.
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