L’application StopCovid en tête des téléchargements en France
StopCovid, l’application de traçage de contacts lancée le 2 juin, est en tête des téléchargements sur Google Play et Apple Store. Mais juristes et experts en informatique restent critiques face à cette application de surveillance.
"C’est un très bon démarrage." Selon le secrétaire d’Etat au numérique Cédric O interrogé sur France 2 ce mercredi 3 juin, le nombre de téléchargements de l’application StopCovid avait atteint les 600.000 dans la matinée.
Un bon départ confirmé par la société spécialisée AppAnnie, qui indique de son côté que l’application de traçage de contacts lancée la veille était en tête des téléchargements sur les magasins d’applications Google Play et Apple Store.
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Identifier les cas contacts
Quel est le but de cette application ? StopCovid doit permettre à ses utilisateurs d'être prévenus s'ils ont croisé récemment, à moins d'un mètre et pendant plus de 15 minutes, un autre utilisateur qui s'est découvert contaminé par le coronavirus responsable du Covid-19.
Selon Cédric O, le gouvernement espère que "plusieurs millions de Français" vont télécharger l'application, pour qu'elle soit le plus efficace possible. StopCovid sera la plus utile dans les endroits où l'on croise des personnes que l'on ne connaît pas, comme les "bars et restaurants, les transports en commun, les commerces", a-t-il expliqué.
Traçage, surveillance et liberté individuelle
L'application reste toutefois critiquée par des experts en informatique et des juristes, qui y voient un premier pas vers une société de la surveillance où nos faits et gestes seraient tracés en permanence par des systèmes automatiques.
Le conseil de l'ordre des avocats du barreau de Paris par exemple a déconseillé à ses membres de la télécharger, relevant notamment dans une résolution votée le 26 mai qu'elle risquait de provoquer une "accoutumance au traçage".
Pour rendre l'application plus sûre et moins susceptible d'être piratée, elle vient d'être testée par des chasseurs de primes de l'informatique, rémunérés à la vulnérabilité trouvée. Selon l'institut français de recherche en informatique Inria, maître d’œuvre du projet, sept bugs affectant la sécurité ont été trouvés dans le cadre de ce programme géré par la société spécialisée Yes We Hack.
Des "verrous suffisants" selon le gouvernement
Mais pour le gouvernement, StopCovid est le seul moyen de prévenir des personnes potentiellement contaminées par un porteur du coronavirus lorsque celui-ci ne peut identifier toutes les personnes avec lesquelles il a eu un contact rapproché.
Toujours selon les autorités, des verrous suffisants empêchent tout détournement à des fins de surveillance. Le fait que l'application fonctionne avec des pseudonymes changeant régulièrement, et non des identifiants en clair, en fait partie.
Si le gouvernement a réussi son pari de fournir une application en un temps très réduit, il reste à prouver qu'elle fonctionne efficacement et remplit son objectif. A ce jour, le téléchargement de l'application reste un acte strictement volontaire et nul employeur, commerçant, fournisseur de services ou autorité n'a le droit de l'imposer.