Ebola : le Mali sous haute surveillance
L'inquiétude grandit au Mali, où plus 570 personnes "à risque de contracter le virus Ebola" ont été placées en surveillance. Depuis un mois, quatre Maliens sont décédés. Aux Etats-Unis un médecin sierra-léonais a succombé à l'infection.
"Je vous demande de redoubler de vigilance. Nous ne fermons pas les frontières, mais ne laissez personne entrer au Mali sans qu'il ne se lave les mains, et sans prendre sa température" a déclaré le 17 novembre Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien au corps médical du pays. Alors que le virus s'étend au Mali, les mesures de protection y ont été multipliées ces derniers jours. Quatre des cinq Maliens ayant contracté le virus Ebola sont décédés, dont un imam guinéen qui aurait pu être à l'origine des trois autres morts.
Pour endiguer la crise, 570 personnes ayant été en contact avec l'imam ont été mises sous haute surveillance. Le gouvernement malien s'inquiète de la propagation du virus, notamment dans la capitale, Bamako, qui compte près de 2 millions d'habitants.
La propagation du virus relance les craintes en Europe et aux USA
Alors que la Commission européenne a débloqué 29 millions d'euros pour aider l'Afrique occidentale à se protéger, les mesures de protection sont renforcées en France. Tous les passagers en provenance du Mali sont contrôlés aux aéroports. Un protocole aussi mis en place aux Etats-Unis, où le médecin sierra-léonais est décédé le 17 novembre. Arrivé sur le territoire américain le 15 novembre, il est le deuxième patient à succomber de l'infection aux USA.
En parallèle, les stars du foot se mobilisent pour faire face à l'épidémie. La campagne "11 contre Ebola" a été lancée le 17 novembre 2014. Cristiano Ronaldo, Neymar ou encore Didier Drogba ont enregistré une série de onze messages simples de prévention, dictés par les médecins. Cette mobilisation fait suite à celle du collectif de chanteurs et leur chanson "Africa Stop Ebola".
Un nouvel espoir thérapeutique
En dépit des inquiétudes grandissantes, la recherche continue. Le traitement ZMapp, largement médiatisé au début de l'épidémie, commence à être mieux compris par la communauté scientifique. Un équipe de recherche de l'institut Scripp (Californie) a mis en évidence des zones de vulnérabilité dans la structure du virus, grâce à l'imagerie 3D. Des zones où pourrait agir le traitement ZMapp, constitué d'un cocktail d'anticorps.
Les images en 3D "nous indiquent exactement où cibler le virus avec des anticorps ou d'autres traitements" explique Erica Ollmann, biologiste et auteur de cette recherche. Cet ensemble d'anticorps empêche au virus de rentrer dans la cellule, tout en enclenchant une réaction immunitaire antivirale. Les chercheurs pourraient donc avoir trouvé une explication à l'efficacité du ZMapp, qui aurait déjà guéri cinq malades traités sur sept, en Europe et aux USA.