Chutes : attention à la fracture du poignet
Premier réflexe quand on tombe : se rattraper avec son poignet. Malheureusement, cette articulation ne peut pas, brutalement, soutenir tout le poids du corps. La fracture est souvent inéluctable. L'opération est-elle nécessaire ? Comment le chirurgien parvient-il à réparer les dégâts ?
Avec 130.000 cas par an, la fracture du poignet fait partie des fractures les plus fréquentes. Un faux pas, une bousculade... et c'est la chute. On tente de se rattraper mais une mauvaise réception sur la main provoque alors une douleur vive au poignet, il est gonflé et quelque fois même déformé. Tout mouvement devient alors trop douloureux.
Chez la personne âgée, la fracture du poignet peut être un signe d'alerte important d'ostéoporose. Le plus souvent, il s'agit d'une fracture de l'extrémité inférieure du radius. Plus de la moitié nécessite une intervention chirurgicale.
Le poignet est une zone sensible. Le poignet est l'articulation qui rassemble l'extrémité distale des os de l'avant-bras : le radius et l'ulna, avec la première rangée des os de la main qu'on appelle les os du carpe. Ce sont huit os disposés en deux rangées. Parmi eux, on trouve le scaphoïde, le lunatum, le triquétrum, le pisiforme…
L'ensemble permet les mouvements de flexion, d'extension et les mouvements latéraux de rotation. En cas de mauvaise réception sur la main, l'articulation du poignet subit tout le poids du corps. Les os de l'avant-bras viennent s'écraser sur la première rangée des os de la main et c'est la fracture. La douleur n'est pas proportionnelle au traumatisme, un oedème et un hématome peuvent survenir, ainsi qu'une déformation.
Deux types de fractures
Poignet plâtré. Huit fois sur dix, la fracture se localise au niveau du radius. Lorsque la fracture est simple et qu'il n'y a pas de déplacement osseux, le traitement est orthopédique par un plâtre, une attelle ou une résine. Il suffit de réduire la fracture, c'est-à-dire de remettre les os bout à bout et de les maintenir à l'aide d'un plâtre, jusqu'à leur complète consolidation le plus souvent en 5 semaines. Des séances de rééducation sont parfois nécessaires une fois le plâtre retiré. La fracture peut également concerner l'articulation, elle est dite articulaire.
Poignet opéré. Mais quand les os se fracturent à différents endroits, on parle de fracture comminutive. Cela signifie que plusieurs fragments d'os risquent de se déplacer, l'opération est alors inévitable et une ostéosynthèse est réalisée avec une vis, une broche ou une plaque. C'est une intervention qui se fait sous anesthésie régionale ou générale. A la fin de l'intervention, une attelle ou une résine est posée durant 5 semaines. Le matériel est laissé plus longtemps le temps de consolider.
Comment opère t-on un poignet fracturé ? Réponse en images, au bloc opératoire.
Ostéoporose : attention aux fractures
Alerte à l'ostéoporose. La fracture du poignet peut également survenir quand les os deviennent plus fragiles avec l'âge. L'os contrairement aux apparences, n'est pas une matière inerte mais un tissu vivant en perpétuel renouvellement. Il est constamment détruit et reconstruit. Quand cet équilibre est rompu l'os commence à se déminéraliser, il perd du calcium, il devient moins dense. Dans les cas les plus sévères, l'os devient poreux, d'où le nom d'ostéoporose. L'os apparaît plus pâle et plus transparent sur une radio.
Même si tout le monde commence à perdre de l'os dès l'âge de 30 ans, cette maladie touche essentiellement les femmes et même une femme sur trois après la ménopause. Les os résistent de moins en moins aux chocs et risquent de subir des fractures dites spontanées. Une fracture du poignet peut être un signe d'alerte pour l'ostéoporose. Dans neuf cas sur dix, les fractures du poignet chez les femmes après la ménopause seraient dues à une ostéoporose non diagnostiquée.
Fracture du poignet : après la chirurgie, la rééducation
Le poignet est souvent en première ligne en cas de chute. Une mauvaise réception sur la main et c'est la fracture. Après la pose d'un plâtre ou après une opération, la rééducation n'est pas obligatoire mais elle est souvent très utile pour récupérer la souplesse, la mobilité et la force de son poignet.
Prendre en charge les fractures mal consolidées
Quand une fracture du poignet a été mal consolidée, il faut parfois réopérer pour redonner une fonctionnalité à l'articulation. Et ce d'autant plus que la déformation des os peut venir appuyer sur les nerfs et les tendons, au risque de provoquer des paralysies et des douleurs importantes.
On appelle cal vicieux, la consolidation d'une fracture dans la mauvaise position. La déformation de l'os est souvent visible à l'œil nu car le membre est déformé et les mouvements peuvent être modifiés par cette complication de la fracture. Il est alors nécessaire d'intervenir chirurgicalement. L'intervention chirurgicale sous anesthésie loco-régionale (seul le bras est endormi) a pour objectif de rétablir le bon fonctionnement du poignet.
Pour remettre les os d'aplomb, il faut revenir en arrière au moment de la fracture avant la consolidation. Le chirurgien doit réaligner les os de l'articulation en utilisant des broches. Il contrôle ensuite avec des radiographies que tout est bien en place. Et une fois que l'os est repositionné, le chirurgien pose une plaque en titane pour consolider la fracture.