Spondylarthrite ankylosante, la soudure osseuse des articulations
La spondylarthrite ankylosante est caractérisée par des douleurs très importantes situées dans le bassin et les vertèbres. Quels sont les premiers signes de la maladie ? Comment pose-t-on le diagnostic ? Quels sont les traitements contre la douleur et contre l'ankylose ?
Qu'est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?
La spondylarthrite ankylosante est une maladie peu connue, débutant parfois dès l'enfance. Cette maladie invisible se traduit par des douleurs articulaires qui peuvent entraîner des années de souffrance.
Les spondylarthrites commencent souvent par un mal de dos persistant. En cause, une atteinte inflammatoire qui peut être freinée par des traitements très spécifiques, pour peu que la maladie soit diagnostiquée.
La colonne vertébrale est constituée de 24 vertèbres mobiles et de cinq vertèbres soudées formant le sacrum. Les vertèbres sont protégées par du cartilage qui recouvre la surface et par une sorte de coussinet qui amortit les chocs : c'est le disque vertébral. Ce tronc est raccordé au bassin par l'intermédiaire de l'articulation sacro-iliaque, elle relie le sacrum à l'os iliaque. Les ligaments (attaches fibreuses) maintiennent ces différents os, ils s'insèrent sur l'os à des endroits appelés enthèses.
En cas de spondylarthrite, c'est au niveau des enthèses que l'inflammation débute. La douleur va donc apparaître au niveau de ces points d'ancrage. L'inflammation va ensuite évoluer en se fibrosant, la zone va s'ossifier de plus en plus et finir par s'étendre vers le tendon ou le ligament. À terme cela peut conduire à une fusion des vertèbres. Sans traitements ces articulations vont donc devenir rigides, elles vont s'ankyloser. Cela va se traduire par une perte de souplesse lors des mouvements parfois même par un handicap physique.
Cette pathologie peut toucher n'importe quelle articulation de l'organisme. Si les causes de la maladie ne sont pas encore connues, il semblerait qu'une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux puissent expliquer son apparition.
Un diagnostic difficile
Le diagnostic de la spondylarthrite ankylosante est difficile à poser. Il est pourtant indispensable pour pouvoir traiter le plus tôt possible. Et il se fonde sur un faisceau d'arguments : symptômes, analyse de sang, imagerie.
On utilise aussi l'imagerie médicale pour suivre l'évolution des symptômes.
La kinésithérapie contre l'ankylose
La spondylarthrite ankylosante est une maladie qui évolue par phase. Pour conserver une bonne mobilité articulaire, les malades doivent, en plus de leurs traitements contre le rhumatisme et la douleur, réaliser des exercices de kinésithérapie.
Avec un spécialiste ou à la maison, ces exercices permettent de lutter contre l'ankylose et de faire travailler les articulations pour garder leur souplesse.
Faire du sport pour lutter contre la maladie
Le piège de la spondylarthrite est qu'elle freine chaque mouvement, alors même que l'exercice physique peut aider les articulations à lutter contre cette maladie. Lorsque l'on est très sportif, l'activité physique devient presque aussi précieuse que le traitement.
Spondylarthrite ankylosante : l'apport des biothérapies
Des traitements existent pour soulager la vie des malades atteints de spondylarthrite. Le traitement de référence pour soigner la spondylarthrite, ce sont les anti-inflammatoires. Mais lorsqu'ils ne sont pas ou plus efficaces, les médecins peuvent être amenés à prescrire des traitements de fond qui s'attaquent directement à la cause de la maladie. Il s'agit des biothérapies, encore appelées anti-TNF. Un traitement très efficace, mais qui nécessite un suivi très rapproché.
Les anti-TNF ont changé la vie des patients atteints de spondylarthrite. La spondylarthrite commence par une inflammation provoquée par des petits substances : les molécules TNF, présentes de manière anormale dans le sang des personnes malades et qui se fixent sur les ligaments ou les tendons. Les anti-TNF contenus dans une seringue vont piéger ces substances et les empêcher de se fixer sur les récepteurs. La réaction inflammatoire n'aura pas lieu, les douleurs seront donc moins importantes. Problème, les anti-TNF empêchent toute réaction inflammatoire y compris celles qui sont mises en oeuvre par le système immunitaire pour lutter contre les infections. Les patients sous traitement sont donc plus fragiles et doivent se rendre à l'hôpital régulièrement pour leur suivi.
"Avec les traitements anti-TNF, le principal effet secondaire observé est l'augmentation du risque des infections, notamment des voies aériennes supérieures (rhinite, pharyngite, bronchite, pneumonie…). Et à chaque évaluation, on est obligé de demander au patient s'il a des symptômes et examiner ses poumons pour vérifier qu'il n'y a pas de foyer d'infection pulmonaire détectable par l'auscultation", explique le Dr Elisabeth Palazzo, rhumatologue. La visite est aussi l'occasion d'évaluer l'avancée de la maladie.
"Les études qui ont été faites montrent que malheureusement ce traitement est souvent suspensif. Quand on l'arrête totalement, la maladie reprend. On ne sait pas exactement quelle va être la durée du traitement. Et étant donné le coût élevé de ce traitement, c'est un vrai problème d'économie de la santé", confie le Dr Palazzo.
Si ces traitements sont efficaces dans 60 à 70% des cas, le prix des anti-TNF alpha représente un obstacle majeur à leur utilisation, puisqu'il faut compter plus de 10.000 euros pour une année de traitement.