Une patiente d’un centre psychiatrique tuée dans la Vienne
Après le décès d’une patiente de 29 ans dans un centre psychiatrique à Nieuil-l’Espoir, une enquête pour homicide volontaire est ouverte. Cette femme serait morte par "asphyxie mécanique provoquée par autrui".
Que s’est-il passé au centre psychiatrique de Nieuil-l’Espoir dans la Vienne ? Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte après qu'une patiente a été tuée par étouffement, a indiqué le procureur de Poitiers le 7 octobre à l'AFP.
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Ni cause naturelle, ni suicide
Le décès de cette mère de famille de 29 ans, dont le corps sans vie a été retrouvé jeudi 3 octobre au matin par une aide soignante du centre hospitalier Henri-Laborit, a été provoqué par une "asphyxie mécanique provoquée par autrui", a expliqué le procureur Michel Garrandaux.
La direction du centre a assuré dans une communication interne dont un correspondant de l'AFP a eu connaissance qu'une autopsie avait "révélé que la mort de la patiente ne relevait pas d'une cause naturelle ni d’un suicide".
La psychiatrie dans un état catastrophique en France
"Le site accueille des patients en cours de réinsertion. Ce ne sont pas ces patients qui posent le plus de problèmes a priori mais on reste en milieu psy", ont expliqué des sources syndicales, qui dénoncent le manque de moyens.
"Ce soir-là, il y avait deux personnes de service: un aide-soignant et un infirmier. Pour l'un des deux c'était son premier poste et son premier service alors que l'on demande absolument que les personnes qui vont travailler de nuit fassent d'abord six mois de jour pour bien connaître les patients".
Le 18 septembre dernier, un rapport parlementaire dressait de son côté un constat alarmant de la psychiatrie en France, dénonçant une prise en charge des patients catastrophique, des retards diagnostics ou encore une saturation des lits. L’hôpital psychiatrique du Rouvray (Seine-Maritime) entamait d’ailleurs une grève illimitée à compter du 19 septembre 2019.
"Mesures de protection et d’accompagnement"
A Nieuil-l’Espoir, l'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie, qui auditionne personnels et patients. Un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail est prévu ce 8 octobre au centre hospitalier pour "conduire la concertation sur les mesures de protection et d'accompagnement à poursuivre auprès des agents et des patients de l'unité" de Nieuil.
Sur son site internet, le centre hospitalier Henri-Laborit, basé à Poitiers, se présente comme "le seul établissement autorisé en psychiatrie et santé mentale de la Vienne", où il dispose de plusieurs unités.