Paracétamol : comment les autorités de santé tentent d'éviter la pénurie
Des problèmes d’approvisionnement de paracétamol durent depuis cet été. Pour y faire face, l’agence du médicament a décidé de restreindre les quantités livrées aux pharmacies.
"À ce jour, il existe des retards d'approvisionnement des formes orales et des suppositoires de paracétamol", explique l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ces difficultés de production s'ajoutent à une demande croissante de paracétamol, en raison du nombre de cas positifs au Covid-19 ces derniers mois.
Alors, pour "sécuriser la situation en ville et préserver les stocks disponibles, l'ANSM a mis en place plusieurs mesures : nous nous sommes assurés de la mise en œuvre d'un contingentement quantitatif par les laboratoires au niveau de la vente aux grossistes et de la vente directe aux officines", explique l'agence.
Dans un communiqué du 19 octobre , la Direction générale de la Santé rappelle que les pharmaciens ont toujours la consigne, "dans la mesure du possible", de limiter la dispensation du paracétamol à deux boîtes par patient en l'absence d'ordonnance, de privilégier la dispensation sur ordonnance et d'interroger les patients sur leur état pour "adapter la dispensation à leurs besoins réels".
Mieux répartir les stocks
L’objectif de cette mesure : "répartir équitablement les approvisionnements sur l'ensemble du territoire et préserver les stocks disponibles dans le temps". Pour y arriver, l’ANSM a également interdit temporairement l'exportation de ces médicaments par les grossistes.
Cette réorganisation va permettre que "l'ensemble des patients puissent avoir accès au médicament", assure Mélanie Cachet, directrice adjointe de la direction de l'inspection de l'ANSM.
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Une situation temporaire ?
L’ANSM appelle les Français à demander du paracétamol à leur médecin ou pharmacien uniquement en cas de "besoin immédiat".
Les tensions actuelles sont les conséquences de plusieurs mois : "on a toujours une forte demande depuis l'hiver, à cause du Covid et de la grippe, donc les stocks ne se reconstituent pas", explique Philippe Besset, président du syndicat de pharmaciens FSPF. En juillet dernier, l'ANSM estimait que la situation était temporaire et qu'elle "devrait revenir à la normale à l'issue de la période estivale". Force est de constater que ce n'a pas été le cas.