Qui est Catherine Vautrin, nouvelle ministre de la Santé et des Solidarités ?
L’actuelle présidente de la métropole de Reims, longtemps favorite pour occuper le poste de Première ministre en 2022, prend la tête d’un ministère élargi du Travail, de la Santé et des Solidarités.
Une décision qui fait déjà grincer des dents. Ce jeudi 11 janvier, Catherine Vautrin a été nommée ministre d’un "super-ministère" composé du Travail, de la Santé et des Solidarités, dans le gouvernement du nouveau Premier ministre Gabriel Attal.
Elle succède à Agnès Firmin-Le Bodo, qui aura occupé la fonction de ministre de la Santé à peine 22 jours, suite à la démission de son prédécesseur Aurélien Rousseau. Ce n'est toutefois pas la première fois que Catherine Vautrin se démarque sur la scène politique nationale.
Ancienne secrétaire d'État aux Personnes âgées
En 2022, cette sarkozyste de 63 ans, issue de la droite "libérale et sociale", a longtemps tenu la corde pour être Première ministre. Catherine Vautrin s'était notamment vu barrer la route de Matignon pour avoir participé à la mobilisation contre la loi autorisant le mariage aux personnes de même sexe.
Dix-huit mois plus tard, elle hérite donc d'un ministère élargi au Travail, la Santé et les Solidarités. Elle a auparavant occupé plusieurs postes gouvernementaux sous la présidence de Jacques Chirac : secrétaire d'Etat à l'Intégration (2004), aux Personnes âgées (2004-2005), puis ministre déléguée à la Cohésion sociale (2005-2007).
Titulaire d'une maîtrise de droit des affaires, Catherine Vautrin a notamment travaillé comme directrice marketing dans le groupe d'assurance santé américain Cigna, en France et à la direction Europe.
Un "mauvais signal" pour les associations LGBT
Députée de la Marne à plusieurs reprises entre 2002 et 2017, Catherine Vautrin fut aussi vice-présidente de l'Assemblée. En 2012 et 2013, elle prend part aux manifestations contre le mariage homosexuel et combat la loi Taubira à l'Assemblée. Un engagement qui fait grincer des dents, notamment auprès des associations LGBT, pour qui son entrée au gouvernement est un "mauvais signal" pour la défense des droits des minorités sexuelles et de genre.
"Nous sommes extrêmement inquiets parce que cette personne, par son positionnement, a nourri l'homophobie", a déclaré à l'AFP Joël Deumier, co-président de SOS Homophobie. En 2023, Catherine Vautrin avait exprimé ses regrets sur ce vote, estimant avoir "raté ce rendez-vous qui est aujourd'hui devenu une évidence" et qualifiant de "très bonne chose" le mariage pour tous.
Les "interrogations" du secteur de la santé
Les responsables des centrales syndicales et ceux du secteur de la santé expriment quant à eux leurs doutes après la nomination de Catherine Vautrin à la tête de ce super-ministère. Beaucoup craignant la dilution de leurs sujets dans un périmètre trop vaste.
Pour le président du syndicat Avenir Spé Patrick Gasser, avec ce grand ministère, la Santé semble "passer au second plan" et "je ne crois pas que ce soit l'image de l'audace et de la transformation".
Agnès Giannotti, présidente du principal syndicat de médecins généralistes libéraux MG France a également fait part de ses "interrogations" : "Est-ce que cette nomination est le signe que la santé est un sujet très important méritant un grand ministère, ou bien est-ce le signe qu'elle ne mérite pas un ministère à part entière ?"