Besançon : un médecin anesthésiste soupçonné d’empoisonnement est en garde à vue
Un anesthésiste, déjà mis en examen dans une affaire d’empoisonnements, a été placé en garde à vue pour être interrogé sur des incidents médicaux.
Frédéric Péchier, médecin anesthésiste réputé de Besançon, est en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire depuis ce matin, mardi 14 mai, pour être interrogé sur "une cinquantaine" d'incidents médicaux, a-t-on appris de source proche du dossier.
Cette garde à vue s'inscrit dans le cadre d'une enquête préliminaire sur de nouveaux "faits d'empoisonnement potentiels qui ont fait l'objet d'un plus de deux ans d'investigations", a-t-on précisé de même source.
Le Dr Péchier avait déjà été mis en examen en mai 2017 pour sept premiers cas suspects. Des patients avaient fait des arrêts cardiaques, deux étant décédés et cinq ayant pu être ranimés. Le médecin, qui clame son innocence, avait été laissé en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer son métier d'anesthésiste après sa mise en examen. Cette enquête nouvelle enquête est distincte de cette précédente affaire.
Potassium et anesthésiques administrés volontairement
L’homme était en liberté lorsqu'il a été placé en garde à vue pour une durée initiale de 24 heures, susceptible d'être prolongée d'autant mercredi matin par le parquet, a-t-on précisé de même source.
L'enquête porte sur "une cinquantaine d'événements indésirables graves signalés", a-t-on ajouté. Selon la Haute Autorité de santé, un événement indésirable grave est un événement inattendu au regard de l’état de santé et de la pathologie du patient dont les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital ou encore la survenue probable d’un déficit fonctionnel.
L'enquête conduite dans le cadre de la première procédure avait établi que les patients avaient reçu des doses létales de potassium et d'anesthésiques administrées volontairement. Le Dr Péchier n'était pas en charge de ces patients mais avait été appelé pour ranimer certains d'entre eux. Le fait que l'anesthésiste ait exercé dans les deux établissements où les incidents opératoires s'étaient produits et qu'il ait parfois posé le bon diagnostic pour ranimer ces malades en arrêt cardiaque le désignait comme principal suspect aux yeux des enquêteurs.
Ceux-ci le soupçonnent d'avoir sciemment modifié les poches d'injection de confrères afin de créer des incidents opératoires pour exercer ensuite ses talents de réanimateur.