Suicide d'un médecin à l'hôpital Georges-Pompidou : des juges chargés de l'enquête
L'enquête confiée à des juges d'instruction porte sur des soupçons de "harcèlement moral" suite au suicide en décembre dernier de Jean-Louis Mégnien, cardiologue à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris.
Le docteur Mégnien s'était défenestré le 17 décembre 2015 du 7ème étage de l'hôpital. Il avait réintégré son lieu de travail depuis quelques jours après neuf mois d'arrêt maladie. Selon ses proches, il était victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie.
Son épouse avait d'ailleurs déposé une plainte auprès du parquet de Paris, qui avait ouvert le 30 décembre une enquête préliminaire pour "harcèlement moral".
Lutte de clans au sein de l'hôpital et risque suicidaire
L'enquête avait été diligentée par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la PJ parisienne sur fond d'accusations de luttes de clans au sein du prestigieux établissement hospitalier, et d'un avertissement qui n'aurait pas été pris en compte sur la souffrance de ce médecin.
Dans une lettre rendue publique, un chef de service de psychiatrie, le Pr Bernard Granger, avait interpellé le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch. Il y faisait notamment état d'un mail envoyé par un confrère du cardiologue il y a plus d'un an, et resté sans réponse. Selon lui, il mettait en garde contre le "risque suicidaire" de ce médecin et évoquait des "luttes claniques" au sein de l'hôpital.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé en février avoir saisi l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) à l'issue de l'enquête menée par la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris qui a révélé des "dysfonctionnements".
La réponse apportée "s'est limitée à la recherche d'une solution au conflit", selon les conclusions de cette enquête. "Aucun entretien" proposé, pas de sollicitation de la médecine du travail : le rapport de cette commission interne soulignait que "la souffrance du Pr Mégnien a été révélée par plusieurs alertes qui n'ont pas été prises en compte de façon appropriée".