Un ex-pédiatre condamné 20 ans après pour agressions sexuelles sur mineures
Un ancien pédiatre a été condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis pour agressions sexuelles sur des patientes mineures. L'homme avait réussi à échapper à la justice pendant plus de vingt ans.
L'ex-pédiatre a été condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis par le tribunal correctionnel d’Angers (Maine-et-Loire), pour des agressions sexuelles commises sur des jeunes filles mineures. Elles avaient été ses patientes entre 1986 et 1992.
Âgé de 83 ans, l’homme n’était pas présent au tribunal pour entendre le jugement, pas plus que les quatre femmes dont les constitutions de partie civile avaient été retenues au terme de l’instruction. En revanche, des parents et plusieurs autres anciennes patientes du médecin avaient fait le déplacement.
"L’essentiel est qu’il soit reconnu coupable. Maintenant, ce qui est terrible, c’est de savoir que beaucoup de victimes n'ont pas pu ou voulu faire valoir leurs droits", a réagit la mère d’une des victimes. "Je ne trouve pas ça cher payé au regard de ce qu’il a fait", a estimé quant à elle une ancienne patiente du médecin.
Rattrapé in extremis par la justice plus de 20 ans après les faits
L’ex-pédiatre, qui avait été reconnu sur Angers, avait pourtant bien failli échapper à la justice. En 2000, une première plainte contre lui avait été classée sans suite. Mais en 2012, l'affaire est relancée suite à la plainte d’une autre femme. Au total, ce sont près de 14 anciennes patientes du pédiatre qui ont affirmé aux enquêteurs avoir été victimes d'attouchements alors qu'elles étaient enfants ou adolescentes.
Toutefois, pour la majorité d'entre elles, les faits se sont révélés prescrits. En effet, dans des cas de viol et d'agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, la prescription est atteinte vingt ans après la majorité de la victime. Après quoi, il n'est plus possible de porter plainte.
Lors de l’audience le 16 juin dernier, le ministère public avait requis cinq années d'emprisonnement dont deux ferme. Le retraité avait nié les faits, invoquant pour sa défense de nombreux "trous de mémoire", l'impossibilité matérielle de se retrouver isolé avec ses patientes et le caractère infondé de certains gestes médicaux qui lui sont attribués.
A la barre, l'une des victimes présumées avait ainsi raconté avoir subi des agressions lors d'examens pour un "eczéma pubien". "Ça n'existe pas", lui a rétorqué l'ex-médecin. "C'est écrit sur le carnet de santé que vous avez signé", lui répondra-t-elle plus tard. Et d'ajouter: "Je suis soulagée de pouvoir parler, de voir que je ne suis pas toute seule".
Depuis, le parquet d’Angers a enregistré au moins une nouvelle plainte d’une ancienne patiente du pédiatre. Pour viols, cette fois-ci.
Avec AFP