Chirurgie des seins : quand est-ce pris en charge ?
Si dans le cadre d'un cancer du sein, la prise en charge par la Sécurité sociale des opérations de reconstruction de la poitrine est évidente, il existe d'autres cas pour lesquels les chirurgies des seins peuvent donner lieu à un remboursement. Trop petits, trop gros, asymétriques ou malformés, de nombreuses femmes souffrent physiquement ou psychologiquement à cause de leur poitrine. Mais pour elles, comme la frontière entre acte médical et acte esthétique est plus floue, les critères de prise en charge sont plus stricts. Explications.
Pour être prise en charge par la Sécurité sociale, l'hypertrophie mammaire doit provoquer des douleurs et nécessiter une ablation de plus de 300 grammes par sein. Si tel est le cas, la prise en charge est automatique. "Les femmes qui demandent ces interventions ne sont pas des femmes frivoles. Il faut vouloir se faire opérer. Il y a une vraie souffrance morale mais aussi une souffrance physique surtout dans l'hypertrophie mammaire. Il est donc logique que dans un cadre défini, déterminé, la Sécurité sociale rentre en jeu", explique le Pr Maurice Mimoun, chirurgien plastique.
L'hypertrophie mammaire n'est pas la seule opération à pouvoir être prise en charge par la Sécurité sociale. Les femmes qui souffrent d'une malformation, d'une poitrine inférieure à un bonnet A ou d'une asymétrie majeure qui nécessite une compensation dans le soutien-gorge peuvent aussi demander un remboursement. Mais pour ces indications, les critères étant plus subjectifs la prise en charge nécessite un accord préalable du médecin de la Sécurité sociale.
Si la prise en charge allège le coût de l'opération, elle ne la rend pas gratuite pour autant. Les dépassements d'honoraires du chirurgien et de l'anesthésiste ne sont par exemple jamais remboursés. Le reste à charge non négligeable est dénoncé par un réseau de mutuelles : "Ces interventions sont prises en charge par la Sécurité sociale à hauteur de 200 à 300 euros. Et on trouve régulièrement des dépassements d'honoraires de 2.000 à 5.000 euros pour le chirurgien et moins fréquemment des dépassements de l'anesthésiste. On voit donc des femmes obligées de s'endetter pour se faire opérer tellement les honoraires sont élevés", précise Frédérick Cosnard, directeur médical Santéclair.
Les mutuelles peuvent, selon les contrats, alléger un peu la facture. Hôpitaux, cliniques, région, chirurgien... les honoraires pratiqués sont très variables. Alors si vous devez vous faire opérer, n'hésitez pas à faire jouer la concurrence.
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