De plus en plus de Français renoncent à se faire soigner faute de moyens
Face à la difficulté de trouver un médecin ou à des honoraires prohibitifs, 63% des Français ont déjà renoncé à des soins. Tels sont les résultats de l'enquête de France Assos Santé qui constate une aggravation de ces difficultés.
Le constat de France Assos Santé à la suite de sa dernière enquête est alarmant. De plus en plus de Français renoncent à se soigner. Et les conséquences de cette prise en charge souvent décalée sont importantes : on observe une aggravation des symptômes dans un cas sur 3 et une prise en charge urgente dans 12% des cas à cause d'une complication exigeant parfois même une hospitalisation. Avec des conséquences pour la santé pour 79% des personnes en situation de handicap.
Gérard Raymond, président de France Assos Santé, fait le point sur l'aggravation de la situation révélée par leur enquête.
Des obstacles croissants à l’accès aux soins en France
Gérard Raymond, président de France Assos Santé : " Notre système de santé est malade et souffre de maladie chronique à évolution lente. Systématiquement, chaque année, nous publions un observatoire BVA des difficultés à avoir accès à un médecin ou à un professionnel de santé. Et chaque année, régulièrement, ces difficultés s’avèrent de plus en plus fortes. Parmi les populations les plus touchées, les personnes atteintes de maladies chroniques mais aussi celles qui, au niveau social sont défavorisées (pour faire face au reste à charge, aux dépassement d’honoraires ndlr). Lorsque les personnes tardent à se faire soigner, leur maladie s’aggrave et nécessite des soins plus importants… qui coûtent plus cher."
Seul recours : les urgences
Gérard Raymond, président de France Assos Santé : " Il y a un véritable besoin de soins qui n’est pas couvert en ville. Il faut donc reconstruire l’accès aux soins de premier recours. Il faut remettre en place une offre de soins adaptée aux besoins des citoyens sur un territoire donné.
Le mal est tellement important qu’il ne doit plus y avoir de tabous. Tous les acteurs doivent se mettre autour d’une table pour chercher des solutions. La rémunération à l’acte n’est peut-être pas la plus adaptée lorsque l’on est atteint de maladie chronique par exemple. La lutte contre les déserts médicaux ne doit pas seulement passer par des mesures coercitives. Les maisons médicales de gardes font partie des solutions à développer."