Etats-Unis : l'Obamacare en sursis
Le candidat Donald Trump l'avait annoncé, s'il arrivait à la Maison Blanche, il reviendrait sur l’une des réformes les plus emblématiques de la présidence Obama : la mise en place d’une couverture santé minimale pour les 50 millions d'Américains qui en étaient jusqu'alors privés. Trois ans après sa mise en place, où en est l'Obamacare ? Et survivra-t-elle au nouveau président des Etats-Unis ?
Après huit années passées à la tête de la plus grande puissance mondiale, Barack Obama cède sa place. En deux mandats, celui qui fut le premier président noir des Etats-Unis a su imprimer sa marque en menant quelques réformes d'envergure. Et la plus emblématique d'entre elles est la fameuse "loi sur les soins abordables", aussi appelée "Obamacare".
Votée en mars 2010, cette réforme de santé est entrée en vigueur le 1er janvier 2014 et oblige toutes les personnes payant des impôts aux États-Unis à se doter d’une assurance santé.
Qui a bénéficié d'Obamacare ?
Aux Etats-Unis, l’assurance santé des plus pauvres ou des personnes âgées était déjà prise en charge par l'Etat. "L'affordable care act" vise donc surtout les travailleurs pauvres, ceux qui ont des revenus trop modestes pour s’offrir une telle assurance. Avant la loi, ils étaient près de 50 millions.
Depuis, on estime que 21 millions d’entre eux ont souscrit une assurance santé.
Quelles sont les garanties instaurées par la loi ?
Barack Obama a voulu améliorer les standards des assurances santé. Elles doivent désormais proposer dix garanties essentielles parmi lesquelles :
- les services d'urgence ;
- l'hospitalisation ;
- l'accouchement et la prise en charge des nouveau-nés ;
- la santé mentale ;
- ou encore la prévention et la prise en charge des maladies chroniques.
De plus, les assureurs doivent garantir le même niveau de protection au même coût pour tout client. Concrètement, ils ne peuvent plus refuser de prendre en charge les personnes déjà malades ou à haut risque.
Mais quelles ont été les conséquences économiques ?
La loi a rendu l’assurance santé obligatoire. Elle prévoit donc une amende pour ceux qui refusent de s’assurer. Une amende qui semble trop faible pour être incitative.
Les personnes plus âgées et donc souvent en moins bonne santé ont été plus nombreuses à s’inscrire. Quand 16% des jeunes âgés de 25 et 34 ans sont, au contraire, toujours sans couverture. Résultat, les Républicains dénoncent une augmentation du prix des cotisations.
Que va devenir l'Obamacare sous la présidence de Donald Trump ?
Cette couverture sociale, Donald Trump l’a annoncée pendant sa campagne, il n'en veut pas. Et le nouveau président des Etats-Unis est bien disposé à la torpiller rapidement. Il annonçait vouloir le faire dans les cent premiers jours de son mandat.
Photo : Donal Trump ©MSNBC - Vidéo : Entretien avec le Pr Etienne Minvielle, chercheur à l'Ecole des hautes études en santé publique, invité dans "Le magazine de la santé" du 9 novembre 2016.