Dispositifs médicaux : coup de rabot sur les prix
Le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargé de fixer les prix des médicaments et produits de santé pris en charge par l'Assurance maladie, souhaite plafonner les prix des dispositifs de soins à domicile. Les patients et les prestataires de santé s'inquiètent.
Matelas anti-escarres, masques contre l'apnée du sommeil, chaussures orthopédiques, sondes urinaires... le tarif de 250 dispositifs médicaux destinés au maintien à domicile devraient voir leur prix baisser.
Le Comité économique des produits de santé (CEPS) prévoit des baisses de tarifs "allant de 4 à 10%". Un coup de rabot qui inquiète les fabricants, mais également les prestataires.
L'intersyndicale des Prestataires de santé à domicile (PSAD), reçue vendredi 9 septembre 2016 au ministère de la Santé, assure que cette "baisse massive et brutale" aura des effets "importants" sur les 60.000 emplois du secteur de la santé à domicile et la prise en charge de 1,5 million de patients.
"Il ne s’agit pas d’un déremboursement, mais d’une baisse de prix", explique le ministère. "L'effort est demandé aux entreprises", pas aux patients, précise-t-il, alors que l'ensemble des dépenses de l'Assurance-maladie pour les dispositifs médicaux a progressé de 5% en 2014 pour atteindre 7,4 milliards d'euros.
Les prestataires de santé à domicile "ne nient pas la nécessité de faire des économies ni même d'y participer, ils souhaitent que les efforts demandés soient proportionnés, soutenables et ne mettent pas en péril leur secteur d'activité", se défend l'intersyndicale qui dit poursuivre "les négociations avec les cabinets ministériels".
L'Association des paralysés de France (APF) et la Fédération française des diabétiques ont également fait part de leurs craintes d'une détérioration de la prise en charge des patients. "S'attaquer au prix de revient risque de réduire la qualité de ces dispositifs et donc d'amoindrir la qualité de la prise en charge des patients", estime la Fédération française des diabétiques.
"Une telle baisse ne peut qu'entraîner une détérioration de l'accompagnement" apporté par les prestataires de santé à domicile ou dans "la qualité du matériel", estime de son côté la Fédération française regroupant les patients insuffisants ou handicapés respiratoires.