Fin de vie : Alain Cocq renonce une nouvelle fois à tous soins
Un mois après une première tentative, Alain Cocq cesse à nouveau toute hydratation et alimentation. Il souhaite se laisser mourir et bénéficier d’une sédation profonde et continue.
"Cette fois-ci, j'irai jusqu'au bout". Plus d'un mois après une première tentative avortée, Alain Cocq a une nouvelle fois renoncé, lundi 12 octobre, à tous soins, alimentation et hydratation.
Âgé de 57 ans, ce militant de la fin de vie "digne" atteint d'une maladie incurable avait commencé le 5 septembre à se laisser mourir. Mais plusieurs jours de souffrances qu'il disait "insupportables" avaient entraîné son hospitalisation et la reprise de son alimentation et de son hydratation.
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Un "quiproquo" à l’origine de la reprise des soins
L'hôpital "m'a proposé de soulager mes douleurs, ce que j'ai accepté : il y a eu un quiproquo car eux ont compris qu'il fallait reprendre l'hydratation et l'alimentation", avait expliqué samedi 10 octobre Alain Cocq dans une intervention par visio-conférence à l'assemblée générale de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qui s'est tenue à Dijon.
"Cette fois-ci, c'est clair : je me suis fait aider d'un avocat pour signifier par courrier au Samu et à l'hôpital" de me laisser mourir, avait précisé M. Cocq.
Conseillé par le neveu de Vincent Lambert
L'avocat en question n’est autre que François Lambert, le neveu de Vincent Lambert. Ce dernier, infirmier en état végétatif, est décédé en juillet 2019 après plus de 11 ans de bataille médicale, judiciaire et éthique. Il avait finalement bénéficié d’une sédation profonde, voulue par son épouse et son neveu François mais à laquelle ses parents s’étaient opposés.
Dans une lettre listant ses dernières volontés, écrite avec l'aide de Maître Lambert, Alain Cocq affirme "clairement et solennellement : si je demande de l'aide à tel ou tel moment au monde médical, cela ne voudra aucunement dire que je veux vivre".
"Cela voudra dire que je ne peux plus tenir face à la souffrance et que je veux bénéficier d'une sédation profonde et continue", poursuit Alain Cocq.
"J’espère que, cette fois-ci, il n’y aura pas débat"
Interrogé par l'AFP, François Lambert a estimé que, "selon lui", cette lettre empêchait toute autre intervention que la sédation profonde. "J'espère que, cette fois-ci, il n'y aura pas débat", a ajouté l'avocat.
Alain Cocq a précisé qu'il renonçait désormais à retransmettre en direct son agonie sur sa page Facebook ou un autre site. La plateforme internet avait bloqué le 5 septembre la diffusion en vidéo de son agonie après seulement quelques heures de direct.