Soins palliatifs : la musique pour apaiser la douleur
Si la musique ne remplace pas la morphine, elle peut calmer la douleur. À l'hôpital Sainte-Périne à Paris, Claire Oppert, une violoncelliste renommée et musicothérapeute, joue une fois par semaine dans l'unité de soins palliatifs pendant que les patients reçoivent des soins douloureux. Cette expérience intitulée le "pansement Schubert" a débuté il y a deux ans et les premiers résultats sont très encourageants.
Le violoncelle émet des vibrations très proches de la voix humaine. Il semble apaiser les patients, quel que soit leur niveau de conscience. Cette technique appelée le pansement Schubert a pour but d'améliorer la prise en charge des douleurs aiguës et chroniques des patients en soins palliatifs. Une art-thérapie musicale en complément des soins traditionnels. Depuis deux ans, 102 patients ont déjà participé à cette étude inédite.
Après chaque séance, l'impact de la musique est évalué. D'après les premiers résultats, on constate une atténuation de la douleur de 10 à 30% pendant les soins. L'équipe soignante note chaque détail : tension artérielle, fréquence respiratoire mais aussi les réactions physiques lorsque le patient ne peut pas s'exprimer.
Si la musique ne guérit pas, elle permet de faire émerger des souvenirs enfouis, de se relier à soi-même : "Ce n'est pas à la pathologie que la musique s'adresse. La musique s'adresse à la partie saine du patient. C'est sa force et c'est la raison pour laquelle il y a beaucoup de joie quel que soit l'état cognitif, quel que soit l'état de vigilance et quelle que soit l'avancée de la maladie", explique Claire Oppert, violoncelliste et art-thérapeute.
En attendant les résultats définitifs publiés à la fin de l'année 2017, le pansement Schubert ouvre la voie à de nouvelles pratiques pour agir contre la douleur dans les unités de soins palliatifs.