Une femme meurt après la greffe de poumons d'une fumeuse
Une patiente qui était atteinte de mucoviscidose est décédée d'un cancer deux ans après avoir été greffée avec les poumons d'une fumeuse. Comment sont contrôlés les greffons en vue d'une transplantation ? Décryptage.
C'est un cas médical rare, rendu public par des médecins du CHU de Montpellier dans la revue Lung Cancer et repéré par Le Monde. Une patiente greffée des poumons est morte d'un cancer du poumon, deux ans après une greffe, en août 2017. Les poumons greffés avaient été prélevés chez une femme de 57 ans fumant un paquet de cigarettes par jour depuis trente ans.
Pourtant, en France, la réalisation d'une greffe impose une série d'examens réalisés sur le patient donneur et ses organes pour apporter le maximum de sécurité au receveur. Le Pr Olaf Mercier, chirurgien thoracique et transplanteur à l'hôpital Marie-Lannelongue (92), explique qu'au-delà de la compatibilité, on réalise un bilan exhaustif pour éliminer toutes les causes d'infection, de cancer ou de pathologie qui contre-indiqueraient la greffe.
Rare mais pas impossible
Malheureusement, s'il existe seulement quelques cellules cancéreuses dans l'organe, il est impossible de les déceler avant la transplantation. C'était sans doute le cas pour cette patiente décédée d'un cancer après le développement d'une tumeur dans les poumons greffés. Olaf Mercier affirme que cette situation est rare en comparaison avec tous les patients sauvés grâce à une greffe, mais pas impossible.
Le risque de développer un cancer pour un patient greffé est favorisé par la prise des traitements antirejet qui diminuent les défenses immunitaires, y compris contre les cellules cancéreuses.