Aidants familiaux : des congés inscrits dans la loi
Après la première mesure phare de la loi "vieillissement" sur la revalorisation de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA), la deuxième mesure d'envergure concernera le droit au répit qui permettra aux aidants familiaux d'obtenir jusqu'à 500 euros.
En France, un salarié sur dix assume un double rôle : son travail et sa mission d'aidant familial. Dans les années à venir, ils seront de plus en plus nombreux à s'occuper d'un parent ou d'une connaissance âgée ou handicapée, en dehors de leurs heures de travail.
La loi relative à "l'adaptation de la société au vieillissement" vient de faciliter les conditions pour que les salariés-aidants (justifiant d'une ancienneté minimale de deux ans dans l'entreprise) puissent prendre un congé et se porter au chevet d'un proche. Concrètement, les aidants, qu'ils soit ou non de la famille, pourront ainsi bénéficier d'un congé de trois mois renouvelables (dans la limite d'un an pour l'ensemble de la carrière du salarié), avec la possibilité de fractionner les jours si besoin et de négocier un temps partiel avec l'employeur. En situation d'urgence, les jours de congé pourront être posés plus facilement.
La loi prévoit également le droit au répit. Cette nouvelle mesure permettra aux aidants qui accompagnent les personnes atteintes d'une grande perte d'autonomie de "prendre un temps de repos en finançant l'accueil de la personne aidée dans une structure adaptée à ses besoins", indique le ministère de la Santé dans un dossier de presse.
C'est une mesure très symbolique car elle instaure la reconnaissance du statut de "proche aidant" et du droit au répit. Cette nouvelle disposition financera aussi un dispositif d'urgence en cas d'hospitalisation de l'aidant.
L'Etat financera 500 euros par an par aidé, ce qui pourra servir par exemple à financer ponctuellement un hébergement temporaire, un accueil de jour ou un renforcement de l'aide à domicile. Cette aide ne concernera pas tous les aidants étant donné que les conditions seront les même que pour l'APA (aide personnalisée d'autonomie).
Ce sont les départements qui évalueront la demande de l'indemnité de droit au répit en même temps que la réévaluation annuelle des aides pour les bénéficiaires de l'APA.
La mesure entre en vigueur dès le mois de janvier 2016.