Les mutuelles étudiantes épinglées par le Sénat
Trop complexes, peu efficaces, ce sont les conclusions d'un rapport explosif publié par la commission des affaires sociales du Sénat concernant les mutuelles étudiantes.
Les auteurs du rapport Ronan Kerdraon (PS) et Catherine Procaccia (UMP), ne mâchent pas leurs mots. Ils sont allés jusqu'à préconiser une mutuelle étudiante unique, car "trop souvent, le service rendu n'atteint pas un niveau de qualité suffisant", assurent-ils.
Les étudiants, les moins bien traités du régime général
Le rapport dénonce des délais de remboursement trop long et une grande difficulté à joindre un correspondant. Ainsi, "les défauts de gestion font aujourd'hui des étudiants des assurés moins bien traités que ceux du régime général dans la rapidité des remboursements, alors même que leurs problèmes financiers sont souvent plus importants", constate Jean-François Martins, ancien président de la Fédération des Associations générales étudiantes. De plus, l'obtention tardive de la carte Vitale empêche les étudiants de consulter un médecin en cas de besoin. Le rapport montre aussi un processus d'affiliation compliquée et hétérogène qui varie d'un établissement à l'autre. De plus, le calendrier d'inscription est trop rigide, le 1er octobre ne correspondant plus à la rentrée universitaire. Il existe un malentendu sur la dénomination de ces mutuelles qui ne sont en réalité que des couvertures maladies de base.
C'est en devenant étudiant que les jeunes doivent assumer leur frais médicaux. Au moment de l'inscription dans un établissement supérieur, les étudiants doivent choisir entre deux mutuelles compétentes. Ces dernières ont pour avantage de rembourser leurs frais médicaux durant leur année universitaire du 1er octobre au 30 septembre.
Un système à simplifier
Il faut "se saisir de l'opportunité du rapport sénatorial pour redonner au régime ses lettres de noblesses", affirme Jean-François Martins, conseiller Modem. Pour cela, la commission des affaires sociales appelle à simplifier les démarches d'affiliation au régime étudiant en utilisant l'outil informatique.
Les sénateurs veulent conserver un régime délégué dont la gestion est confiée à un seul organisme. Cette solution permet de diminuer les frais de gestion qui s'élèvent à 13,5% pour les mutuelles étudiantes, beaucoup plus élevés que ceux de l'assurance maladie, 4,5%.
Le maintien de l'affiliation d'un étudiant au régime de ses parents, tout en l'affiliant de manière indépendante allégera la lourdeur administrative.
Pour ne pas décourager les étudiants à aller consulter, un aménagement pour faciliter le parcours des soins sera mis en place. L'application de tarifs opposables pour certaines consultations médicales avantagera le budget d'un étudiant.
Les sénateurs insistent pour le développement de la prévention, en proposant d'instaurer l'animation d'un réseau de Sumpps (Service Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion à la Santé) qui renforce l'échange d'informations et de bonnes pratiques.
Les sénateurs veulent élargir la politique de prévention à une échelle nationale.
En savoir plus :
- Le Figaro Etudiant
- "Les mutuelles étudiantes dans le collimateur du Sénat", 28 décembre 2012. - Le Monde
- "Les dérives en série des mutuelles étudiantes", 28 décembre 2012.