Périgueux : des patients à l'isolement pour lutter contre une bactérie résistante
Depuis le 30 mars, 19 patients des hôpitaux de Périgueux et de Lanmary (Nouvelle Aquitaine) ont été isolés afin de limiter la propagation d’une bactérie portant des gènes de résistance à un antibiotique majeur.
Mercredi 28 mars, une souche de bactérie de type entérocoque, présentant une résistance à un puissant antibiotique, la vancomycine, a été détectée chez des patients du Centre hospitalier de Périgueux, puis dans un second site voisin, à Lanmary. Deux jours plus tard, une procédure d’isolement des patients a été décidée.
Les entérocoques sont des bactéries présentes dans le tube digestif, qui prolifèrent peu. L’apparition d’une résistance à la vancomycine pose essentiellement problème si cette résistance est transmise à des bactéries plus dangereuses, comme par exemple le staphylocoque doré (voir encadré).
"L’enjeu est de limiter la propagation de cette souche de bactéries transmise principalement par des mains contaminées à partir des matières fécales des patients porteurs", explique dans un communiqué un responsable du Centre hospitalier de Périgueux.
Face à de telles situations, la Haute Autorité en Santé préconise un plan d’action précis, auquel l’hôpital de Nouvelle Aquitaine explique s’être astreint.
- Renforcement les précautions d’hygiène (friction des mains avec solution hydro alcoolique, port des gants, protection de la tenue,…) pour les personnels, afin d’éviter toute propagation de la bactérie ;
- Information aux visiteurs ;
- Recensement et information des soignants et patients en contact avec les patients porteurs ;
- Réalisation d’un dépistage systématique des patients ayant été en contact.
- Isolement des patients porteurs, avec un personnel dédié
- Signalement des éventuels nouveaux cas.
Au total, 12 patients seraient concernés à Périgueux, et 7 à Lanmary. "Des investigations sur 300 cas contacts sont actuellement en cours pour assurer la sécurité de ces personnes et éviter la propagation de la bactérie", précise le service de communication du premier établissement.
la rédaction d’Allodocteurs.fr
Les mutations aléatoires qui accompagnent la division et la multiplication des bactéries peuvent entraîner l’émergence d’une résistance à un antibiotique. En éradiquant les bactéries non-résistantes, l’antibiotique laisse place nette pour la prolifération de celles qui lui résistent. C’est la première cause de la prolifération d’une résistance.
Mais des bactéries de familles différentes peuvent également s’échanger des fragments de matériel génétique : c’est le processus que craignent les autorités sanitaire de Nouvelle Aquitaine.