Médicaments sans ordonnance : les prix ont continué d'augmenter en 2017
Entre 2016 et 2017, le prix des médicaments en accès libre a progressé quatre fois plus vite que l'inflation.
Une enquête de l’association Familles rurales réalisée en octobre auprès de 40 magasins et 43 sites Internet, identifie une augmentation moyenne de 4,3% du prix de 10 à 15 médicaments en accès libre (voir encadré) depuis 2016. Sur la même période, l’inflation n’était que de 1,1% observe le quotidien Le Parisien.
Suite à la publication de l'article la FSPF, premier syndicat de pharmaciens, a dénoncé dans un communiqué "des contrevérités [liées à un] biais statistique". Selon ses données, "issues d'un panel de 14.000 pharmacies", la hausse moyenne des prix pour les produits étudiés par Familles rurales n'aurait été que de 0,71%.
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Les chiffres de l'observatoire de Familles rurales
Chaque pharmacie pouvant fixer les prix à sa guise, une solution oculaire comme le Dacryum® peut être vendue ici à 1,95 €, et ailleurs à 8,50 €. Idem pour le Maalox®, commercialisé entre 2,75 € et 9,10 €. Le prix d’un produit destiné à l’arrêt du tabagisme, Nicopass®, varie entre 13,90 € et 34,10 €. Au consommateur de faire ses comparaisons, et de se rabattre sur l’officine la moins gourmande… ce qui n’a rien d’aisé, les auteurs de l'enquête notant que dans les établissements visités, "75 % des boîtes en accès libre sont dépourvues d'étiquette prix".
Sur Internet, les produits apparaissent moins cher… mais les frais de ports sont prohibitifs, "à moins que le panier ne dépasse les 60 euros", détaille encore Familles rurales. Les grandes et moyennes surfaces ne sont pas nécessairement meilleur marché que les pharmacies. Une boîte de 40 doses de sérum physiologique facturée 1,49 € sur un site Internet sera vendue en moyenne 4,26 € en pharmacie (prix maximum constaté de 9,90 €), 5,26 € dans les autres commerces (prix maximum : 7,60 €).
Concernant les fluctuations des prix des onze produits suivis cette année par Familles rurales, seuls l'Imodium® (- 2,20 %) et le Strepsils® (- 1 %) sont en baisse. Activir®, contre l’herpès, voit son prix moyen croître de près de 10%, alors qu’il avait baissé de 7% entre 2015 et 2016.
Des sites internet hors-la-loi
Selon l'enquête, 20% des sites Internet n'affichaient pas le logo européen garantissant leur certification, "pourtant obligatoire". De même, 20% ne respectent pas "les règles élémentaires du commerce électronique comme le pré-cochage pour l'envoi d'informations commerciales" ou le traitement des données personnelles. Plus grave : 5% des sites n'affichent pas la notice des médicaments commandés et "seuls" 72% obligent à valider la lecture de celle-ci.
Pour Nadia Ziane, responsable du pôle consommation de l'association, ces infractions témoignent "clairement" d'un "manquement aux devoirs de conseil des pharmaciens". "Pour un médicament, on devrait s'assurer que la notice a bien été lue", a-t-elle déclaré à l'AFP, citant l'exemple de certains produits proscrits aux femmes enceintes.
Si ce non-respect des règles n'est pas particulièrement nouveau, la réglementation demeurait floue jusqu'à il y a un an et la parution d'un arrêté pour en fixer les contours. "Il est très probable qu'on s'autorise à engager des actions devant la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) ou devant les tribunaux" si rien ne change d'ici à l'année prochaine, a averti Mme Ziane.
la rédaction d’Allodocteurs.fr
Depuis 2008, les médicaments sans ordonnance peuvent être vendus en accès libre.