500 médecins supplémentaires pour lutter contre les déserts médicaux
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présenté jeudi 26 novembre, la deuxième phase de son plan de lutte contre les déserts médicaux. Son plan prévoit notamment l'installation de 500 médecins supplémentaires dans les zones en pénurie, toutes spécialités confondues, d'ici 2017.
Le plan, dont le coût total a été évalué à 200 millions d'euros, prévoit entre autres d'élargir aux autres spécialités les mesures incitant les médecins généralistes à s'installer dans des zones en pénurie. Il s'agit en particulier de la gynécologie, l'ophtalmologie, la pédiatrie, la dermatologique, grands oubliés du premier pacte mis en place en 2012.
Le nombre de contrats de praticien territorial de médecine générale (PTMG) qui garantit un revenu pendant les premières années aux jeunes professionnels choisissant d'exercer sur des territoires "fragiles", devrait ainsi être doublé passant de 500 fin 2015 à 1.000 d'ici 2017.
Des améliorations en matière de congé maternité ou paternité, notamment, seront aussi apportées à ces contrats.
L'incitation se fera d'abord à l'université
Parallèlement, 200 contrats d'engagement de service public (CESP) supplémentaires seront signés d'ici 2017 avec les étudiants qui s'engagent à exercer dans ces zones en contrepartie d'une allocation versée pendant leurs études.
Côté formation, la ministre a décidé d'augmenter le nombre d'étudiants admis à l'issue du concours en deuxième année de médecine de 131 places dans dix régions, "soit une hausse immédiate de 6,4% du numérus clausus".
Les régions concernées sont : le Centre-Val-de-Loire (20 places supplémentaires), l'Auvergne et la région Rhône-Alpes (+18 chacune), la Bourgogne (+15), la Réunion (+12), la Haute-Normandie (+13), la Basse Normandie (+7), le Nord-Pas-de-Calais (+10), les Antilles-Guyane (+10) et la Picardie (+8).
Le plan prévoit également d'ouvrir les stages en cabinet de ville, maison ou centre de santé, jusqu'ici réservés aux futurs généralistes, aux étudiants de deuxième et troisième cycles dans plusieurs spécialités telles que la gynécologie, la pédiatrie ou la psychiatrie.
Par ailleurs, le nombre de professionnels enseignant en médecine générale doit être doublé d'ici deux ans afin de valoriser la filière.
Il y aura plus de porosité entre le secteur libéral et l'hôpital
Autre mesure nouvelle, les internes pourront assurer des gardes dans le cadre de la permanence des soins de ville. "Une avancée" saluée dans un communiqué par l'Intersyndicale nationale des internes de médecine générale (ISNAR-IMG).
De même le statut de chef de clinique doit être élargi aux spécialistes installés en libéral (gynéco, ophtalmo, pédiatrie...) .
Enfin, le gouvernement souhaite voir 1.000 maisons de santé pluriprofessionnelles en fonctionnement d'ici à 2017, contre 800 fin 2015, et 174 en 2012.
Actuellement, la densité médicale est de 88,7 médecins généralistes libéraux et mixtes pour 100.000 habitants (contre 100,1 en 2007), révèlent les Atlas régionaux de la démographie médicale publiés jeudi par le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM).