Coursier sanitaire et social : une aide précieuse pour les médecins et leurs patients
La médecine générale est en crise et la désertification médicale s'intensifie. La région Île-de-France fait partie des plus touchées, surtout dans les quartiers défavorisés comme en Seine-Saint-Denis. Les médecins généralistes ont parfois du mal à faire face à la demande. Depuis 2008, ils peuvent donc faire appel à des coursiers sanitaires et sociaux. Leur rôle : les décharger de certaines tâches administratives et sociales.
Gérer ses problèmes administratifs quand on est gravement malade peut vite virer au casse-tête. Et quand les médecins généralistes ont trop de patients, difficile de compter sur eux. Et si d'autres personnes s'en chargeaient ? C'est le rôle des coursiers sanitaires et sociaux.
Les coursiers sanitaires et sociaux interviennent en plein désert médical pour les médecins et leurs patients. Relancer la Sécu, la MDPH, l'hôpital… ils se chargent du sale boulot. "Il y a énormément de choses qui existent mais les personnes ne sont pas forcément au courant de leur existence ou n'ont pas forcément l'énergie pour pouvoir effectuer des démarches, se déplacer… Et notre rôle est de les informer, de les accompagner dans tous ces dispositifs existants", constate Ozgur Bilal, coordinatrice d'appui aux médecins dans un centre de ressource pour les minis réseaux de proximité.
Mais les coursiers ne se contentent pas d'un contact téléphonique, dès qu'un médecin leur demande, ils partent à la rencontre des patients comme l'explique Alain Roux, coursier sanitaire et social : "Les médecins nous mobilisent pour que l'on fasse une intervention à domicile et un bilan complet. Cela nous permet de regarder tous les papiers du patient, que ce soit les comptes rendus d'hospitalisation, que ce soit les courriers de la Sécurité sociale, éventuellement des documents manquants que l'on doit récupérer en passant des coups de téléphone ou en écrivant des courriers… Les médecins ne peuvent pas se consacrer à toutes ces démarches".
En Seine-Saint-Denis, ils ne sont plus que 243 généralistes pour 100.000 habitants, soit 50 de moins qu'au niveau national. Et dans un département où la pauvreté explose, les situations des patients sont souvent complexes. Les coursiers sont entièrement subventionnés par l'Agence régionale de santé qui espère ainsi garder ses généralistes. Plus de 70 médecins font régulièrement appel à eux.