OMS : 65 ans de lutte pour la santé de tous les peuples
Sida, tuberculose, cancers, lutte anti-tabac, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est sur tous les fronts. Forte de 194 états membres, l'OMS émet des recommandations en matière de santé publique que chaque pays est ensuite libre de suivre ou non. Mais cette instance des Nations unies est régulièrement sous le feu des critiques. Si certains prônent sa disparition, d'autres au contraire souhaitent que davantage de moyens lui soient alloués.
Le 7 avril 1948, la constitution de l'Organisation mondiale de la santé entre en vigueur. À l'époque, la pandémie de choléra subsiste. Depuis le XIXè siècle, l'Asie, l'Afrique, l'Europe et l'Amérique ont tour à tour été touchés. Mesures de régulation, quarantaines, le monde entier tente de venir à bout de cette maladie contagieuse qui se propage par le commerce maritime.
Si les bases d'une Organisation mondiale de la santé sont présentes dès le début du XXè siècle, il faudra attendre la fin de la Seconde guerre mondiale et la création des Nations unies pour que la santé devienne un enjeu international.
Dans les années 1950, certains fléaux causent des millions de morts chaque année. Des programmes de vaccination et d'éradication sont alors lancés en priorité à travers le monde contre la tuberculose, le paludisme, on encore la poliomyélite. Et rapidement l'éradication de la variole s'impose comme l'objectif numéro 1. La pandémie fait alors deux millions de victimes par an dans le monde. Mais les campagnes systématiques de vaccination triomphent de la maladie. En 1977, le dernier cas de variole est enregistré dans la corne de l'Afrique, en Somalie. Le 8 mai 1980, l'Organisation mondiale de la santé déclare officiellement l'éradication de la variole.
Dans la même période, de nombreux états gagnent leur indépendance. Les pays du "tiers-monde" deviennent ainsi des acteurs centraux de l'Organisation mondiale de la santé, alors que plusieurs pays occidentaux lui reprochent une politique trop coûteuse. Egalement critiquée pour son immobilisme au début de l'épidémie de sida dans les années 80, l'OMS retrouve sa crédibilité en 2003 lors de la crise du SRAS, le syndrome respiratoire aigu sévère.
Entre temps, l'OMS a connu d'autres succès. Depuis 2003, 174 états ont ratifié la convention cadre pour la lutte anti-tabac, mais aussi d'autres crises comme sa gestion très contestée de l'épidémie de grippe A en 2009. Malgré les critiques, l'OMS poursuit son objectif ultime : amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible.
Dans les pays à faibles ressources, l'Organisation mondiale de la santé garde aujourd'hui une forte influence. Mais de nouveaux acteurs comme des fondations privées ou des organisations gouvernementales concurrencent cette instance aux moyens financiers très limités. En 2011, l'OMS disposait d'un budget de 1,5 milliards d'euros contre 146 milliards d'euros pour la seule branche maladie de la Sécurité sociale en France.
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